Covid à Toulouse : l'inquiétude de la Banque alimentaire face à l'augmentation de la précarité

Le second confinement dû à l'épidémie de coronavirus va accroitre la précarité. A Toulouse, les stocks de la Banque alimentaire sont au plus bas et le nombre de bénéficiaires est en augmentation. 

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Elle garde le sourire mais la situation est inquiétante. A Toulouse, dans le hangar de la Banque alimentaire il reste quelques palettes mais le stock est au plus bas. "On n’a plus rien", dit Aurélie Racine, la directrice de la Banque alimentaire.

De plus en plus de précarité

L’organisme fournit à Toulouse de nombreuses associations d’aide aux plus précaires mais avec l’épidémie de coronavirus et la crise économique qui s’est installée, le nombre de bénéficiaires a fortement augmenté. Il est passé de 12 000 à 20 000 personnes par semaine depuis le premier confinement et cela ne va pas s’améliorer.

Les besoins vont encore augmenter car les gros licenciements auront lieu cet automne et tous ceux qui avaient réussi à vivre avec un fond de trésorerie… je pense surtout aux professions indépendantes qui ont eu un prêt, un petit plan de relance et qui s’en sont sortis, là avec le deuxième confinement c’est la clef sous la porte.

Aurélie Racine, directrice de la Banque alimentaire de Toulouse



"Aujourd’hui, l’aide alimentaire concerne monsieur et madame tout le monde ; ce sont des gens qui se retrouvent dans une situation inextricable et qui viennent grossir les rangs de l’aide alimentaire. On n’est plus sur de l’urgence on est sur une situation qui s’installe", dit Aurélie Racine.

Des stocks de denrées alimentaires insuffisants

Une partie des stocks de la Banque alimentaire est constituée grâce aux invendus de la grande distribution mais avec le second confinement qui s’annonçait et la crainte d’une pénurie, les hypermarchés n’ont pas pu laisser ce qu’ils donnent habituellement. "Alors on fait avec ce que l’on peut trouver", dit Aurélie Racine. "L’événement majeur pour les banques alimentaires, explique-t-elle, c’est la grande collecte qui a lieu traditionnellement le dernier week end de novembre. C’est là que l’on reconstitue notre stock pour tout l’hiver." Mais avec le confinement un bon renouvellement des stocks reste incertain.
Ce mardi cependant le gouvernement français a annoncé que les financements européens destinés à l'achat de denrées alimentaires en France pour la période 2021-2027 s'éleveront à 870 millions d'euros. "Une avancée majeure pour affronter la crise sociale" ont reconnu des associations dont la fédération française des Banques Alimentaires.
 

L’incertitude du lendemain

Les bénévoles seront-ils au rendez vous ? Avec le confinement une partie des citoyens qui ont l’habitude de prêter main forte va devoir rester à la maison. "Dans quelques semaines il va faire très froid, il y a beaucoup de bénévoles qui ne seront peut-être pas là, confinés ou malades donc c’est une grande incertitude qui prévaut". Le côté positif pourtant c’est d’avoir déjà l’expérience de la gestion de la crise. "On est plus réactif, reconnait Aurélie Racine, sur les dispositifs, la manière de gérer nos salariés, nos bénévoles et d’organiser les points de distribution. On est moins dans la précipitation."

La force du réseau et la solidarité

Pour arriver à faire face à cette situation pour le moins inquiétante Aurélie Racine compte sur la force de coordination des différents réseaux. Le travail main dans la main avec les autres partenaires que sont les Restos du cœur ou le Secours Catholique. Il faudra aussi l’aide de l’Etat, de la Région, du Département et de la Ville pour "arriver à être dans un effort commun collectif et coordonné".
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