Depuis le 1er confinement, mi-mars 2020, les travailleurs précaires, à temps partiel et intermittents sont les plus durement touchés par la crise économique provoquée par la crise sanitaire du Covid-19. Plusieurs collectifs toulousains dénoncent leur paupérisation et appellent à la mobilisation.
Rassembler pour échanger sur la paupérisation qui frappe les intermittents du spectacle, mais aussi tous les travailleurs précaires, qu'ils soient du monde de la culture ou non : plusieurs collectifs et associations de travailleurs intermittents et précaires ont appelé à une "Assemblée Générale Intersectorielle", ce jeudi 7 janvier à 14h ; une A.G. organisée au siège du collectif "Mix'Arts Myrys", 12 rue Ferdinand Lasalle à Toulouse.
Il s'agit d'un lieu de culture et de militantisme, créé par un collectif d'artistes autogérés, regroupant salles de spectacle et d'exposition.
En effet, depuis le 1er confinement, mi-mars 2020, ces professions sont les plus durement touchées par la crise économique, provoquée par la crise sanitaire du Covid-19.
Certes les droits des personnes bénéficiant du régime des "intermittents du spectacle" ont été prolongés pour leur permettre de ne pas perdre leur statut. Mais à l'instar de nombreuses autres professions, beaucoup n'ont pas du tout travaillé depuis le mois de mars de l'an dernier.
"L'année blanche" ne suffira pas : nous réclamons qu'elle soit prolongée un an après la réouverture des théâtres, salles de spectacles et autres lieux de culture. L'échéance du 31 août ne suffit pas.
Dans le secteur de la culture, beaucoup de salariés ont des emplois précaires et la plupart du temps à temps partiel : boutiques, billetteries, ouvreuses etc. Il en est de même pour les débutants, les "primo-entrants" qui n'avaient pas encore acquis tous leurs droits au jour du déclenchement du confinement.
"Tous ceux qui sont au régime général des travailleurs salariés ont touché zéro" expliquent les membres du Collectif des Intermittents et des Précaires (CIP) créé à Toulouse en 2003.
Le plus dur c'est l'attente
En cette journée où le premier ministre Jean Castex tient une conférence de presse pour informer la population française des dernières mesures décidées pour enrayer la propagation de la pandémie de Coronavirus, tous le disent : "le plus dur, c'est l'attente, le flou, c'est de ne pas savoir quand la vie culturelle et sociale pourra reprendre normalement. On se doute bien qu'aucune date précise ne sera communiquée : à chaque fois qu'une date est annoncée, un report est décidé dans les jours qui la précèdent".
D'autres secteurs d'activité impactés par l'interdiction d'ouvrir décidée par le gouvernement, tels que l'hôtellerie-restairation, ou encore les professionnels des lieux de sorties nocturnes, ont déjà pris en mains leurs propres mobilisations : pour les organisateurs de cette A.G. il est temps de leur emboîter le pas.
Paupérisation généralisée
Pour Mathieu Torrès, membre du collectif "Aux Arts Etc", le but de l'assemblée générale de ce jeudi après-midi était "d'échanger, de regrouper tous ceux qui subissent la crise - et pas seulement ceux du secteur de la culture - pour créer des passerelles entre les participants".
Leur mobilisation a pour objectif plus général de dénoncer la politique globale qui est menée depuis le début de la crise : "Pôle Emploi annonce disposer de 500 000 offres mais 85% d'entre elles sont des contrats à durée déterminée (CDD) courts... Et le chiffre avancé comporte des annonces en double ou en triple : la réalité est bien en-dessous".
La conséquence de cet état de fait c'est la paupérisation généralisée des travailleurs précaires : le mot-d'ordre de leurs collectifs rassemblés ce jeudi, c'est "fédérer pour cesser de subir".
Des décisions concrètes de mobilisation et d'actions devraient sortir des débats.