La France est endeuillée par le terrorisme. Après le nouvel attentat commis ce jeudi 29 octobre à Nice, Monseigneur Le Gall, Archevêque de Toulouse, déclare vendredi 30 octobre que "l'on ne peut pas se moquer impunément des religions. Regardez ce que cela donne" provoquant la polémique.
Selon l'Archevêque de Toulouse, Robert Le Gall, "on ne peut pas se permettre de se moquer impunément des religions". Pour le prélat toulousain, la France en paie le prix fort. "Regardez ce que cela donne" a-dit-il déclaré sur l'antenne de France Bleu Occitanie, vendredi 30 octobre, faisant référence aux attentats de ces dernières semaines : celui de Notre-Dame-de-l’Assomption à Nice, le 29 octobre, ayant coûté la vie à trois personnes, et celui du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le 16 octobre où le professeur Samuel Paty a été tué par un islamiste de 18 ans pour avoir montré à ses élèves de 4e des caricatures du prophète Mahomet publiées par Charlie Hebdo.
Les trois H de Monseigneur Le Gall
Au micro de France bleu Occitanie, Monseigneur Le Gall se déclare horrifié par ce qui se passe en France et insiste sur une lettre, le H :- le H de l'Horreur, le sang répandu dans une église au petit matin
- le H de La Haine, qu'il faut éviter
- le H de l'Huile, de douceur, de compassion qu'il faut répandre et de fraternité.
On en voit les conséquences, c'est une escalade de violence. On ne peut pas se permettre de se moquer impunément des religions. Regardez le résultat que cela donne.
L'Huile sur le feu
Monseigneur Le Gall insiste sur le fait qu'il ne faut pas céder à la violence et "qu'il faut ouvrir au maximum les églises ; plus que jamais, on a besoin d'espace de paix, de prière et de recueillement".La religion est essentielle, c'est une dimension humaine. On met parfois de l'huile sur le feu avec ces caricatures qui sont contre les musulmans et contre la foi chrétienne aussi.
VIDÉO - L'archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, se dit contre la liberté de blasphémer les religionshttps://t.co/HkNM93Tpl2
— France Bleu Occitanie (@bleuoccitanie) October 30, 2020
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes réagissent et s'indignent des propos de Monseigneur Le Gall.
"C'est proprement scandaleux" souligne Pierre Juston doctorant en Droit Public à Toulouse.
Les propos de Monsieur Le Gall sont proprement scandaleux. Qu’il utilise cet acte affreux pour faire avancer une partie de sa doctrine, estimant qu’il est nécessaire d’instaurer un nouveau délit de blasphème, « d’offense religieuse », est même assez indécent dans le contexte. https://t.co/PvepsbUOaN
— ☰ Pierre Juston (@Juston_Pierre) October 30, 2020
Alexis Lévrier, Maître de conférences à l'Université de Reims et spécialiste de l'histoire du journalisme, est indigné: "une nouvelle preuve qu'il n'y a guère de différence entre l'obscurantisme de l'islam politique et celui d'un certain catholicisme".
Une nouvelle preuve, s'il en était besoin, qu'il n'y a guère de différence entre l'obscurantisme de l'Islam politique et celui d'un certain catholicisme. Si nous cédons à la terreur, si le délit de blasphème renaît, les intégrismes religieux imposeront leur loi à la République. https://t.co/HyaU4BE1vh
— Alexis Lévrier (@Alexlevrier) October 30, 2020
Ces déclarations font réagir ce vendredi soir le personnel politique local. La président de la région Occitanie, Carole Delga et l'actuel président du conseil départemental de la Haute-Garonne, Georges Méric, regrettent les propos de l'Archevêque de Toulouse.
La laïcité, la liberté d’expression et le droit de critiquer toute institution religieuse sont indissociables de notre pacte démocratique et républicain.
— Carole Delga (@CaroleDelga) October 30, 2020
Ce n’est pas négociable !https://t.co/FGdGd1d5wy
Je regrette les propos de l’Archevêque de Toulouse qui constituent un recul dans le processus de sécularisation de la religion catholique.
— Georges Méric (@GeorgesMeric) October 30, 2020
La liberté de blasphémer appartient au droit de notre #République, confirmant la liberté de penser et d’expression. https://t.co/NxGNgjmwqS
Appliquons la loi
Jean-François Mignard de la Ligue des Droits de l'Homme réagit : "la loi, telle qu'elle existe, donne toutes les garanties pour le respect des gens".Appliquons la loi et ne faisons pas un traitement particulier aux religions. Cela serait formellement et juridiquement très douteux et politiquement et socialement très dangereux.
Le président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme est d'accord sur "l'escalade de la violence et aimerait un dialogue apaisé pour plus de sérénité".