Ils sont très attendus par celles et ceux qui ont besoin de se refaire une beauté ! Les salons de coiffure réfléchissent aux conditions de réouverture le 11 mai, date annoncée du déconfinement. Un protocole de sécurité sanitaire est en préparation
Des masques ? Des gants ? Des mesures de désinfection plus strictes ? Sans doute tout cela à la fois. Comment rouvrir les salons de coiffure en toute sécurité le 11 mai ? Depuis une semaine, les coiffeurs de la région Occitanie participent à la mise au point d'un protocole sanitaire qui devrait être dévoilé en fin de semaine. Il s'agit de fiches pratiques post-confinement pour sécuriser l'exercice de la profession.
L'idée est de limiter le risque de contagion au Covid-19 pour cette profession particulièrement exposée. Parmi les pistes envisagées : porter un masque et des gants pour coiffer, ou désinfecter plus fréquemment outils et postes de coiffage.
Des mesures sanitaires qui vont durer
Les coiffeurs sont impatients et prêts à reprendre le travail le 11 mai, mais pas dans n'importe quelles conditions. Un représentant de l'UNEC Haute-Garonne (union nationale des entreprises de coiffure) prévient :
On attend de savoir comment on va pouvoir rouvrir. Mais ce qui est sûr, c'est que les mesures sanitaires et de sécurité qui seront annoncées le seront pour toujours. On ne va pas revenir en arrière
Autre interrogation : combien de clients à la fois dans un salon de coiffure ? En fonction de quels critères ? Y aura-t-il un "parcours client" fléché dans le salon ? Le futur protocole sanitaire devra également le préciser.
Après plus d'un mois et demi de confinement, la réouverture des salons de coiffure est évidemment très attendue, mais la profession estime que "ce qui est perdu est perdu...".
"L'afflux de clients, auquel on peut s'attendre à partir du 11 mai, ne devrait pas compenser les pertes de mars et d'avril", selon l'UNEC, l'organisme professionnel référent. C'est que ce confirme Muriel qui gère deux salons de coiffure, Coiff Club à Varilhes et Coupes Couleurs à Verniolle en Ariège.
Ce qui est perdu est perdu, difficile de rattraper les pertes après le 11 mai, en raison des mesures barrières qui seront imposées chez les coiffeurs
Travailleuse indépendante, Muriel a touché une aide de l'Etat de 1500 euros et placé ses 8 salariés au chômage partiel. Si elle n'a pas eu de soucis avec les banques, elle s'interroge néanmoins sur la reprise.
A partir du 11 mai, elle compte équiper ses salons avec des gants, des masques, du gel hydroalcoolique et des peignoirs jetables pour les salariés et les clients. Cet investissement devrait se traduire par une augmentation de 2 euros qui sera annoncée aux clients au moment de la prise de rendez-vous.
Autres mesures pour compenser les pertes : Muriel compte ouvrir 3 heures supplémentaires par jour, pendant 2 à 3 semaines, avec l'accord de ses salariés et travailler (provisoirement) uniquement sur rendez-vous pour gérer l'afflux de clients impatients.
Les coiffeurs d'Occitanie ont pour la plupart déclenché des mesures de chômage partiel pour leurs employés. Pour tenir le coup, ils espèrent pouvoir compter sur certaines annonces du ministre de l'économie Bruno Le Maire, comme l'annulation de 3 mois de loyers pour les entreprises de moins de 10 salariés.
Dans quel état seront nos clients ?
Protocole de sécurité, gestes barrières pour éviter la propagation du virus, plan de soutien économique... Salons mais aussi coiffeurs à domicile attendent impatiemment ces modalités techniques, logistiques et financières.
Enfin, coiffeuses et coiffeurs ont en tête une autre interrogation : ils se demandent dans quel état ils vont retrouver leurs clients, le mois prochain... Entre les tentatives de teintures maison pour les dames et les improbables coups de tondeuses sur le crâne des enfants ou des messieurs, il y aura vraisemblablement un sacré travail de rattrapage.