Plus d'un mois après le début du confinement, les boulangers et pâtissiers de la région sont inquiets. S'ils ont le droit d'ouvrir, 7 jours sur 7, ils voient leur activité et leur chiffre d'affaires chuter. La consommation de la clientèle est très aléatoire.
Ils font partie des commerces dits "essentiels" et ont donc, depuis le début de la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus, l'autorisation d'ouvrir, tous les jours de la semaine.
Des chiffres d'affaires en baisse
Pour autant, les boulangers et pâtissiers français, parmi lesquels ceux de la région Occitanie, commencent à tirer la sonnette d'alarme. Leurs chiffres d'affaires sont en effet en train de baisser dangereusement.C'est le cas de la famille Gélis, à Carbonne, au sud de Toulouse (Haute-Garonne). Dans la boulangerie familiale, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Les habitudes des consommateurs ont complètement changé. "Les clients viennent pour la plupart faire des stocks de pains", explique Alexandrine Gélis, la responsable du magasin. "Ils prennent 10 ou 15 pains à la fois. Des fois, ils les commandent mais pas toujours donc aujourd'hui, par exemple, on se retrouve en rupture à un moment où on est encore censé avoir du pain. Un autre jour, il va nous rester trois sacs de pains invendus..."
La vente de viennoiseries et d'en-cas salés a beaucoup baissé : or, elle représente une part importante du chiffre d'affaires de la boulangerie. Depuis le début du confinement, ce chiffre d'affaires a baissé de 35 %.C'est très compliqué pour nous de prévoir les quantités
La concurrence du "fait maison"
Dans la pâtisserie voisine, également propriété de la famille Gélis, l'activité tourne cette fois au ralenti. Les vitrines sont quasiment vides, la clientèle s'étant détournée des gâteaux, qu'elle préfère manifestement confectionner elle-même. "D'habitude, on est quatre à produire et là, je suis tout seul", précise Pascal Gélis. "Et encore, à mi-temps puisque je livre aussi. J'ai donc largement le temps de "m'amuser" à faire quelques petits gâteaux".Chômage partiel
Pour pouvoir continuer à payer ses charges fixes et le salaire des employés, Pascal Gélis a dû contracter un emprunt. Il ne peut pas, en effet, bénéficier des aides de l'Etat, celles-ci intervenant en cas de chute de chiffre d'affaires d'au moins 70 %."Ces professionnels n'entrent dans aucun dispositif pour certains parce qu'ils ont plus de dix salariés", explique Vincent Aguilera, le président de la chambre de métiers et de l'artisanat de la Haute-Garonne. "Beaucoup de nos boulangeries ont 11, 15, 20 salariés : ils ont donc dû faire face à la baisse d'activité et placent leurs salariés en chômage partiel".
En effet, les trois pâtissiers et les trois vendeurs de Pascal Gélis ne travaillent plus et le magasin n'ouvre que quelques heures par jour.
Certaines boulangeries, elles, ont déjà pris le parti de fermer purement et simplement, quelques jours après le début du confinement...
Voir le reportage de Sophie Pointaire et Emmanuel Fillon, de France 3 Occitanie :