Alcoolisation massive : attention danger ! Depuis 10 jours et la réouverture des bars, à Toulouse le SAMU 31 ramasse toutes les nuits des jeunes victimes du "binge drinking". Ils boivent trop et ne connaissent pas leurs limites, au point d'être parfois hospitalisés dans le coma.
Cela a commencé dès le premier soir de la réouverture des bars, brasseries et restaurants, le mardi 2 juin dernier à Toulouse : pour fêter cette étape "spéciale" du déconfinement, les consommateurs - principalement des jeunes - ont bu, souvent plus que de raison, des boissons alcoolisées.
Le résultat ne s'est pas fait attendre : pertes de contrôle, agressions et rixes, vomissements et troubles physiologiques pouvant aller jusqu'au coma ethylique.
Toutes les nuits le SAMU 31 de Toulouse est obligé de procéder à des hospitalisations.
Depuis ce fameux premier soir, le numéro d'urgence a été réguliérement appelé à la rescousse et le constat est inquiétant :
habituellement on a ce genre de phénomène les jeudis soirs, ou les fins de semaines, mais là c'est tous les soirs depuis 10 jours. Dans les cas les plus graves, certains s'asphyxient avec leur propre vomi et on est obligé de les placer en coma artificiel et de les hospitaliser
raconte le professeur Vincent Bounes, Directeur du SAMU 31 à Toulouse.
Risques directs et indirects
Les risques entraînés par le "binge drinking" qu'on peut traduire par "alcoolisation massive" ne sont pas uniquement des conséquences directes :
- traumatismes dûs à des chutes et autres pertes de contrôle de son corps
- pertes de connaissance, syncopes, pouvant aller jusqu'au coma
- agressions, notamment sexuelles, commises mais aussi subies en état d'ivresse profonde
- disputes, bagarres, rixes, pouvant elles aussi entraîner des blessures
- traumatologie routière en cas de conduite sous l'emprise de l'alcool : le nombre d'accidents est en forte hausse
Les lieux où sont commis ces excès sont connus pour la plupart à Toulouse : la place saint-Pierre et le quartier Jean Jaurès avec ses célèbres Bodegas figurent en tête du hit-parade de la consommation d'alcool.
Mais la mode des "fêtes du déconfinement" a provoqué un phénomène résolument nouveau : ces beuveries sont désormais souvent organisées par des jeunes dans des résidences secondaires, des "maisons de campagne", ou tout simplement dans la maison des parents en leur absence.
Nous n'avions pas anticipé que cela pourrait aller jusqu'à ce point là : ces excès se reproduisent absolument tous les soirs et sont essentiellement le fait de jeunes qui ne connaissent pas leurs limites
ajoute le Pr Vincent Bounes.
Des précautions de base
Pour le Directeur du SAMU 31 il est important que ces jeunes et joyeux fêtards prennent conscience de la dangerosité d'une alccolisation excessive :
- connaître ses limites par rapport à la consommation d'alcool
- ne jamais laisser seule une personne rendue vulnérable par son état d'ébriété
- ne jamais laisser quelqu'un qui a bu prendre le volant
- au moindre signe inquiétant appeler les secours
Il est essentiel de le rappeler ici : un excès d'alcool rend les filles - autant que les garçons - vulnérables aux agressions, qu'elles soient sexuelles ou délictueuses (vols de portables, portefeuilles, clés, etc).
le reportage de Stéphanie Bousquet et Xavier Marchand tourné à Toulouse avec le SAMU 31