Boostées par les aides de l'État, beaucoup d'entreprises ont embauché des étudiants en alternance en Occitanie en 2021. Ce constat ravit la Région et l'un des opérateurs de compétences, même s'il reste énormément de progrès à effectuer.
Le gouvernement le martèle depuis des mois : les entreprises doivent recruter des jeunes en alternance. Message reçu en Occitanie. En 2021, ils ont augmenté de 35% par rapport à l'année précédente, juste au-dessus de la moyenne nationale (33%). L'État y a joué un grand rôle. "Aujourd'hui, une entreprise n'a quasiment rien à débourser pour recruter un alternant" garantit Francis Larue, président de la Commission paritaire régionale Occitanie de l'OpCo EP (Opérateur de compétences des entreprises de proximité), l'un des organismes qui coordonnent et financent ces contrats.
Cette augmentation de 35% est particulièrement mise en avant par la Région et l'OpCo EP. "Depuis 2020, le travail est en train de payer" assure Francis Larue. "La collaboration avec la Région fonctionne, on est en progression". Rachida Lucazeau, conseillère régionale, souligne pour sa part "que les choses ont avancé grâce à la promotion de l'alternance", avec "des jeunes en pleine mutation quant à leurs choix pour leur avenir".
Séduire encore plus les étudiants
Car la clé, c'est justement de cerner les envies de ces néo-arrivants sur le marché du travail. Pour ça, le travail est permanent. "Il faut être dans l'adaptabilité" assène Francis Larue. "On doit être capable de mettre en adéquation le jeune avec les offres proposées, en s'accommodant à l'évolution des métiers". Les entreprises doivent, elles aussi, "se remettre en cause" ajoute Francis Larue, "en travaillant leur marque employeur".
L'autre défi est de déployer des alternants au-delà de la Haute-Garonne, qui compte plus d'un quart des contrats signés en Occitanie. "Le devoir est d'irriguer le territoire" poursuit Francis Larue, "sans penser uniquement au 31 (Haute-Garonne) et au 34 (Hérault)".
L'objectif est aussi de faire revivre les centres-villes dans les départements les moins pourvus. Et d'après Rachida Lucazeau, "de plus en plus de jeunes se dirigent vers la campagne, grâce à un changement de perception de la vie au travail".
Boulanger, boucher, coiffeur... ne sont pas des sots métiers
Parmi les secteurs qui embauchent le plus en alternance, il y a la coiffure et la boulangerie, des métiers plus "manuels". Mais pour Francis Larue, c'est loin d'être suffisant. "Il faut encore mieux définir et valoriser ces métiers, comme celui de boucher par exemple" insiste-t-il. Dans le même temps, il pointe le manque d'effort de l'Éducation nationale "qui ne s'est pas maillée avec les entreprises" pour promouvoir ce type de profession.
En 2023, l'objectif sera évidemment d'encourager davantage l'alternance. Le gouvernement a annoncé la reconduction des aides l'année prochaine : une entreprise touchera 6.000 € lorsqu'elle recrutera un alternant de moins de 30 ans.