Bien qu’ils soient interdits, les dépôts sauvages polluent le quotidien des communes. A Fronton (Haute-Garonne), la mairie a installé dix pièges photos pour punir ces incivilités.
A Fronton (Haute-Garonne), un chemin proche de l’autoroute est bien connu par la police municipale et les services de la ville : les dépôts sauvages y sont récurrents. Déchets verts, gravats, gros encombrants, déchets de maçonnerie… particuliers et petits artisans, souvent par fainéantise, confondent espaces naturels et déchetterie.
10 pièges photo entre ville et campagne
Pour faire face à ces incivilités, la mairie a fait installer, en juin dernier, des pièges photographiques. Un moyen efficace d’identifier les contrevenants et d’éviter les récidives. Placé en hauteur, l’appareil photo se déclenche dès qu’un mouvement est détecté.
De jour comme de nuit, ces clichés permettent d’immortaliser la plaque d’immatriculation des véhicules et de retracer la chronologie des événements. “Le propriétaire du véhicule précédent, le véhicule bleu devra s’expliquer auprès de la gendarmerie pour expliquer pourquoi à son arrivée il n’y a pas de frigo et à son départ, il y a un frigo”, montre Julien Candeil, le chef de service de la police municipale de Fronton sur son téléphone.
Ces dépôts sauvages représentent un coût pour le contribuable et monopolisent la brigade verte de la commune. “Sur une équipe de 3 agents, on passe la moitié du temps à s’occuper des dépôts sauvages”, indique Christophe Lartigue, le directeur des services techniques de la communauté de communes de Fronton.
Des dépôts sauvages en augmentation
Les pièges-photo ont été mis en place par la mairie après avoir constaté une augmentation des dépôts sauvages dans les campagnes de la commune. “Il n’y a pas plus contagieux que l’exemple, et il n’y a pas plus contagieux que le mauvais exemple”, précise Hugo Cavagnac, le maire de Fronton. “Si vous laissez un canapé dans la rue pendant plusieurs jours, d’autres canapé viendront s’y ajouter. Si vous laissez des dépôts sauvages à la campagne, certains se diront qu’après tout, c’est possible. Donc il faut être réactif dans l’enlèvement et il faut sanctionner ceux qui le font. D'autant plus que nous avons une déchetterie sur la commune, gratuite pour les particuliers.” Des interventions pédagogiques sur le tri sont en parallèle organisées dans les écoles de la commune.
Les contrevenants s’exposent à une amende immédiate allant de 150 euros à 1500 euros. Parmi les dix pièges photographiques installés, deux sont déplacés tous les quinze jours. L'investissement pour la commune s'est élevé à 2000 euros seulement.