Dérèglement climatique, manque de main-d'œuvre, hausse du prix : le muguet du 1er mai est-il voué à disparaître ?

Au 1er mai, on a l'habitude d'offrir un brin de muguet, acheté chez le fleuriste de notre quartier, ou au coin d'une rue. Une tradition menacée par le dérèglement climatique même si beaucoup veulent la faire perdurer.

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À l'approche du 1er mai, les vendeurs de fleurs se préparent, comme chaque année, à disposer sur leurs étals les brins de muguet, qui célèbrent le retour du printemps. 

Jean-François Holivier est grossiste au MIN (Marché d'intérêt national) de Toulouse. Il travaille dans l'entreprise Canolle Fleurs JFH depuis plusieurs dizaines d'années et la dirige désormais, depuis trois ans. Son muguet, il le trouve dans la région nantaise, dans laquelle demeure un "climat tempéré, qui correspond parfaitement à la production de cette fleur", explique-t-il. 

Les pays de la Loire concentrent aujourd'hui 85% de la production nationale de muguet. Les producteurs sont d'ailleurs à l'œuvre depuis la mi-avril. Pourtant, ces derniers sont de moins en moins nombreux."Quand j'ai commencé, il y a plus de trente ans, raconte Jean-François Holivier, il y avait une centaine de producteurs de muguet à Nantes. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'une dizaine." 

Conservation en chambre froide 

En Occitanie, difficile d'imaginer un muguet prêt pour le 1er mai. "Notre climat ne le permet pas, assure le grossiste. Avec l'augmentation des températures, liée au réchauffement climatique, on pourrait produire du muguet qui serait trop précoce. Il faudrait le récolter le 15 avril."

Depuis 2011, le muguet fleurit plus tôt, même dans la région de Nantes. Les producteurs ont alors commencé à conserver les brins en chambre froide, de plus en plus longtemps. Ce passage au frais des fleurs permet d'en assurer la vente à la date prévue, malgré les variations de températures. 

Une augmentation du prix de vente

En peu de temps, la production de muguet a subi de nombreux changements. Avec la baisse des producteurs et la hausse des températures, se pose aussi la question de la main-d’œuvre, de moins en mois disponible. "Cette année, la récolte est tombée pendant les vacances scolaires, souligne Jean-François Holivier. Les étudiants étaient disponibles. Mais l'année prochaine, ce ne sera pas le cas et les producteurs vont avoir plus de mal à trouver des saisonniers." 

Pour le grossiste, cela ne fait pas de doute, la situation aura un impact sur l'augmentation du prix du brin de muguet. "Il a d'ailleurs déjà légèrement augmenté depuis l'an dernier, assure-t-il. Avec l'inflation, les prix du conditionnement, des charges et du personnel augmentent." Fatalement, le prix de vente aussi.

Le conditionnement en chambre froide est aussi une charge supplémentaire, qu'il faut compenser. Au 1er mai 2023, le brin de muguet coûtait 30 centimes de plus qu'en 2022. On peut donc s'attendre, pour les prochaines années, à toujours offrir du muguet le 1er mai, mais pour un prix qui risque d'être de plus en plus élevé. 

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