La start-up Twinswheel, implantée dans le Lot (46), continue de s'étendre dans le sud de la France. Après Nice et Montpellier, ces robots autonomes commencent à affirmer leur présence dans les rues de Toulouse.
Ils ont l’allure de gros jouets avec leurs couleurs vives... Et pourtant, il s’agit bien de robots fonctionnels, construits à Cahors par l’entreprise Soben, dans le Lot.
En septembre dernier à Montpellier, un petit droïde aux couleurs de la Poste a fait son apparition, et sera en service jusqu’en 2023. L’objectif de l’utilisation de ce robot intelligent est double : réduire la charge des facteurs en les réapprovisionnant au cours de leurs tournées et éviter l’engorgement du centre-ville.
Des droïdes polyvalents
Ces machines peuvent porter jusqu’à 300 kilos et permettent de faciliter par exemple le port de lourds outils ou encore le déplacement de palettes... Mais des plus petits modèles existent également.
Ceux pouvant transporter une masse maximale de 40 kilos ont été conçus pour seconder les personnes à mobilité réduite dans leurs déplacements quotidiens, comme aller faire ses courses quand on est âgé
Benjamin Talon, président de Soben et cofondateur de Twinswheel
Ce modèle, nommé TH03-bois, est en fait une réédition du tout premier robot de l’entreprise. Il avait été présenté au CES –“Consumer Electronics Show”, le salon dédié à l’innovation technologique en électronique grand public– de Las Vegas en 2017. Il a également donné son nom à la start-up car il est composé de deux roues identiques : “Twinswheel” signifie “roues jumelles” en anglais.
Ce droïde peut atteindre une vitesse de 6 km/h maximum. Sa carrosserie en bois et non en aluminium tend à minimiser l’empreinte carbone de sa production.
“Plusieurs projets sont en cours dans la zone de Toulouse”
Depuis 2019, une expérimentation est en cours avec Enedis. Le robot Siden accompagne les techniciens de la filiale d’EDF dans les rues de la Ville rose, leur permettant ainsi d’effectuer des interventions à pied au cœur du centre-ville.
Une autre expérimentation en cours est celle d’Autocampus, qui tend à intégrer des véhicules du futur au paysage de l’université Paul Sabatier de Toulouse. Plusieurs robots assureront des services de livraison de livres, colis, nourriture entre les étudiants et les facultés, laboratoires et même le Crous. “On peut pourquoi pas prévoir une livraison de petits-déjeuners entre 8 et 10 heures, aider les techniciens de surface de 10 à 11 heures, une livraison de repas ou de colis de 11 à 14 heures...”, imagine Benjamin Talon.
Bien qu'une relocalisation de la société n'est pas envisagée selon le président de Soben, des projets avec d’autres partenaires toulousains sont à venir dont un de grosse envergure, “en rupture complète de la logistique urbaine” et qui devrait voir le jour au cours de l’année...
La commercialisation au grand public encore interdite
A ce jour, la commercialisation en masse de véhicules autonomes n’est pas autorisée et ne le sera pas avant 2023 "car dans leur ensemble, ils ne sont pas considérés comme assez matures pour se trouver dans nos rues”, explique le cofondateur de Twinswheel. “C’est pour cela qu’en attendant, des expérimentations sont mises en place.” L’entreprise vend pour l’instant chaque année une dizaine de robots à des sociétés.