Soixante-dix enseignants et personnels du lycée Saint-Exupéry de Blagnac (Haute-Garonne) exercent leur droit de retrait depuis le lundi 4 octobre. Tous dénoncent le comportement et l'attitude de leur chef d'établissement à l'origine, selon eux, d'une "ambiance à la France Télécom".
Après avoir exercé leur droit de retrait durant 24 heures, lundi 4 octobre, soixante-dix enseignants et personnels du Lycée Saint-Exupéry de Blagnac (Haute-Garonne) ont décidé de le prolonger jusqu'à nouvel ordre afin d'alerter sur leurs conditions de travail.
Une simple lettre est à l'origine de ce mouvement. Mais un courrier, loin d'être anodin. Envoyé au rectorat de Toulouse et à l'établissement, ces quelques lignes anonymes évoquent "la grande souffrance" d'une personne travaillant au sein de ce lycée. Face à la gestion du chef d'établissement, elle serait "épuisée" et aurait "perdu tout sens dans ce qu'elle fait", au point d'envisager de commettre "un acte désespéré" au sein même du lieu où elle travaille.
Une lettre comme déclic
Un déclic pour de nombreux enseignants. "J'ai pensé à Christine Renon ou à ce prof qui s'est immolé par le feu à Béziers, raconte l'un d'eux. Il y a eu des précédents et il fallait absolument éviter ça".
Soixante-dix enseignants et personnels du lycée Saint-Exupéry, sur cent quarante, ont donc décidé lundi 4 octobre d'exercer leur droit de retrait. Droit de retrait à nouveau appliqué en ce mardi 5 octobre. "Depuis l'arrivée du chef d'établissement, il y a deux ans, explique notre professeur, ce sont des décisions unilatérales, un manque de considération et de communication qui nous est quotidiennement imposé. De quoi briser psychiquement les collègues et de créer une situation à la France Télécom."
Une réunion avec l'administration et le principal
Une ambiance délétère au point qu'aucune liste des professeurs et des personnels n'a été présentée cette année au conseil d'administration de l'établissement.
Lundi matin, l'adjoint du directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen) a été dépêché en urgence afin de rencontrer une délégation du lycée. L'administration semble prendre la situation au sérieux. Dans un communiqué, en date du 5 octobre, à l'attention des parents d'élèves, les personnels annoncent leur volonté de prolonger leur droit de retrait jusqu'à nouvel ordre.
Si la réunion organisée ce matin pour rétablir le dialogue social entre le personnel enseignant et la direction, en présence d’un représentant du rectorat a certes permis quelques avancées sur des points d’organisation technique, nous considérons en revanche que les causes du malaise général ont été esquivées. De plus, la manière dont s’est déroulée la réunion a généré un mal-être profond chez certains collègues présents et déjà en situation de vulnérabilité et par rebond sur l’ensemble de la communauté éducative. Nous sommes très éprouvés et dans l’attente de mesures d’urgence à même de mettre un terme au climat délétère et anxiogène que connaît actuellement le lycée. Ceci afin de pouvoir reprendre sereinement notre mission d’enseignement auprès de nos élèves.
Un cas loin d'être isolé. À Toulouse (Haute-Garonne), au début du mois de septembre, la gestion de la principale du collège Jean Moulin était pointée du doigt. Mais aussi à Muret (Haute-Garonne) ou encore Pins-Justaret (Haute-Garonne). À Blagnac, plusieurs enseignants et personnels ne souhaitent désormais qu'une chose : le départ du directeur d'établissement.