Action symbolique aujourd’hui à Toulouse du collectif Homodonneur. Jet de faux sang sur la vitrine de la Maison du Don et slogan choc "Venez donner votre Sida", les militants Homodonneur demandent au gouvernement la restauration du dépistage post-transfusionnel pour les homosexuels.
Les militants du collectif Homodonneur ont mené une action ce samedi pour contester la loi française qui exige 4 mois d’abstinence totale pour autoriser une personne homosexuelle à donner son sang. Distribution de tracts "venez donner votre Sida" et jet de faux sang sur la vitrine de la Maison du Don à Toulouse, le collectif Homodonneur interpelle à nouveau le gouvernement. Les militants demandent à Olivier Véran, le ministre de la santé, de restaurer la pratique de dépistage post-transfusionnel pour les homosexuels.
"Du vent, du flan du Véran"
Frédéric Pécharman, membre du collectif dénonce la politique du gouvernement et interpelle Olivier Véran, le ministre de la santé:Il faut être sérieux, nous demandons que des tests de dépistage systématique soient effectués sur les personnes transfusées, 4 mois après cette transfusion. Seule méthode fiable, il n’ y a pas eu de contamination en France depuis 2002, le gouvernement doit stopper la propagande de la peur.
Fin des discriminations
Le collectif souhaite la mise en place de statistiques fiables, "les HSH( homosexuels de sexe masculin) sont discriminés."On ne comprend toujours pas pourquoi un HSH ne peut donner son sang qu’après 4 mois d’abstinence de tout rapport sexuel alors qu’une personne hétérosexuelle, elle, peut se contenter de justifier 4 mois de monogamie ? C’est injuste et la seule solution c’est de restaurer ces tests de dépistage post-transfusionnel.
Pour appuyer ces revendications, le collectif rappelle la question parlementaire de la Députée Sylvie Tolmont.
"Mme Sylvie Tolmont attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la question du risque transfusionnel de contamination au virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Sur la base de calculs statistiques élaborés par Santé publique France(SPF), une contamination devrait survenir tous les 6 380 000 dons, soit environ une fois tous les deux ans. Or, selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la dernière contamination a été observée en février 2002, soit une absence de contamination en dix-huit années consécutives. Cette divergence majeure commande de prendre les mesures pour établir la réalité des faits. Il est donc pertinent d'envisager une information systématique de chaque receveur de produits sanguins du risque encouru, et de restaurer la pratique massive des dépistages post-transfusionnels. Aussi, il lui demande les mesures qu'il entend mettre en œuvre pour mettre un terme à ce risque de sous-évaluation du nombre de contaminations posttransfusionnelles et de non-prise en charge des receveurs contaminés et de leurs partenaires sexuels."