Évacué depuis le 5 mars 2024, un immeuble du centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne) s'est effondré aux alentours d'1h du matin samedi 9 mars 2024. Le bâtiment était vide. Des recherches ont été menées. Aucune victime n'a été retrouvée.
Sur les images, la rue Saint-Rome a disparu dans un énorme nuage de fumée. Avertis par le bruit, les fêtards du centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne) se précipitent à l'extérieur des bars voisins. "Attendez ! Attendez avant d'y aller !" crie une femme à leur adresse comme on peut le voir sur cette vidéo du compte Facebook de Thomas Chérubin.
L'ombre d'un énorme tas de gravats composé de briques et de poutres en bois, s'étalant au beau milieu de la rue Saint-Rome en plein cœur du centre-ville historique et commerçant de la Ville rose, apparaît.
"J'étais en train de promener mon chien vers 1h du matin, on a senti les vibrations dans la rue, raconte Thomas, qui a eu le réflexe de filmer la scène. Je me suis décalé et on a vu l'immeuble s'écrouler complètement. Les gens se sont approchés pour voir s'il y avait des victimes. Il y avait des cris, ils étaient un peu stressés, ils couraient dans tous les sens, une petite scène de chaos", décrit-il ce samedi matin à notre journaliste Marie-Lou Robert. Thomas habite à seulement quelques mètres mais peut rentrer chez lui.
Les dégâts sont impressionnants. Il ne reste rien du bâtiment qui vient de s'effondrer comme le montre cette vue prise par drone où l'on voit la tour de Serta encore debout :
L'immeuble s'est effondré en pleine nuit samedi 9 mars 2024.
Le bâtiment de 3 étages était vide depuis le 5 mars 2024 en raison de l'effondrement d'un mur porteur.
Terrible incident à #Toulouse suite à l’effondrement d’un immeuble rue Saint-Rome. Espérons que personne ne soit parmi les victimes. pic.twitter.com/Jci03ujq1n
— Jules Camezind (@JCamezind) March 9, 2024
Selon les services du SDIS 31, 30 personnes ont été évacuées des habitations voisines et 50 sapeurs-pompiers sont actuellement sur place.
Les secours ont recherché toute la matinée d'éventuelles victimes à l'aide d'équipes spécialisées et cynophiles. Aucune personne n'a été blessée ni ensevelie.
Trois chiens sont mis à contribution.
"Ces recherches sont très compliquées en raison de la structure du bâtiment effondré qui menace encore comme d’autres immeubles.(…) explique le capitaine Simon Lévêque du SDIS 31 à notre journaliste sur place Hélène Vergne. Les opérations vont devoir se faire par des engins de levage pour lever au fur et à mesure les gravats."
Les opérations de levage des gravats ont débuté dans la rue en fin de matinée. La rue Saint-Rome est entièrement fermée à la circulation ainsi qu'aux piétons.
Isadora Valili habite juste à côté de l'immeuble qui s'est effondré. Elle dormait quand les pompiers lui ont demandé d'évacuer.
" Les pompiers ont tambouriné à ma porte un long moment mais je n'ai pas entendu, ma porte a été ouverte au pied de biche. On a été évacué pour notre sécurité, raconte-t-elle tout en avouant avoir été choquée. On était au courant que l'immeuble risquait de s'effondrer mais pas qu'il y avait un risque pour le mien. Est-ce qu'ils le savaient eux aussi, ou l'ont découvert en même temps ? En tout cas, on est là, on essaie de garder le sourire !"
Elle va sûrement être relogée par une amie. La jeune femme travaille aussi dans le même secteur et ne sait pas si elle pourra s'y rendre ce samedi.
Un périmètre de sécurité, l'électricité coupée
Ninon Guedria, 22 ans, était chez une amie qui habite juste à l'arrière du bâtiment écroulé. Elle a vu les pompiers arriver et découvert le sinistre par la fenêtre. Elle s'inquiète des autres immeubles du centre ville.
" On a un petit peur parce que c'est les mêmes façades, la même construction donc on a peur que ça arrive à d'autres bâtiments." Au total, 30 personnes sont accueillies dans une salle de la municipalité annonce, dan sun premier temps, sur X, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc :
L'immeuble de la rue Saint Rome s'est finalement effondré dans la nuit, mettant en danger les bâtiments voisins. Nous avions mis tout en œuvre pour protéger les habitants.
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) March 9, 2024
Fort heureusement, aucune victime n'est à déplorer. Nos équipes sont aux côtés des sinistrés. 30 personnes…
Un périmètre de sécurité est installé dans le quartier. Plusieurs artères perpendiculaires sont bouclées d'Esquirol au Capitole. On peut à nouveau circuler dans la rue de Metz.
L'électricité a aussi été coupée. Des gravats impactent les voies adjacentes comme la rue du Puits vert où sont installés des commerces et des restaurants.
L'évacuation des gravats pourrait durer toute la nuit
L'évacuation de gravats organisée par la mairie devrait prendre au moins toute la journée voire toute la nuit. La rue Saint-Rome reste entièrement fermée pour permettre aux camions d'aller et venir. La mairie de Toulouse a mandaté une entreprise privée car le syndicat de l'immeuble effondré, copropriété privée de sept personnes, avait mentionné qu'il ne pourrait pas prendre en charge la sécurisation du site mardi dernier avant que le bâtiment ne s'écroule. "Nous avons alors engagé 50 000 euros mardi pour le sécuriser et bien nous en a pris", souffle Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, qui s'est rendu sur place et exclut tout risque de nouvel effondrement. "On a mandaté une entreprise pour évacuer les gravats qui exercent une pression sur les deux immeubles mitoyens, mais il n'y a pas de risque d'effondrement, seulement de fragilisation," assure l'édile. Il rappelle que des locataires et des propriétaires résidents avaient signalé à plusieurs reprises le mauvais état du bâtiment à la mairie, faute de réponse du syndicat des copropriétaires.
Selon nos informations, des travaux avaient été réalisés au rez-de-chaussée de l'immeuble effondré sur un mur porteur. Celui qui s'est effondré, mardi dernier, avant que le bâtiment ne s'écroule complètement. Une enquête a été ouverte.
Des conséquences économiques
Le sinistre ne sera pas sans conséquence pour tous ceux qui travaillent dans cette zone de l'hypercentre de la Ville rose. Kévin Vignard, restaurateur, a dû placer ses 5 salariés au chômage technique.
" Le principal, c'est qu'il n'y ait pas de victimes, nous on fera avec", conclut-il.
( Avec Marie-Lou Robert et Laurent Dubois)