La commune de Génolhac s'endette à cause des travaux trop coûteux réalisés pour sa gendarmerie. Seule solution : vendre le bâtiment qui vaut plus d'un million d'euros. Mais depuis fin 2020, le propriétaire n'a pas changé.
"La gendarmerie de Génolhac est à vendre, avec les gendarmes dedans", scande Guy Chéron le maire de la commune d'environ 900 habitants située au nord d'Alès, à la frontière entre le Gard et la Lozère.
2,2 millions d'euros de travaux
Quelques années plus tôt, les travaux de la construction de la future gendarmerie avaient été estimés à 1,2 million d'euros. Finalement, le montant total avoisine les 2,2 millions d'euros.
Il y a eu une mauvaise estimation des travaux. C'est sûr qu'il y a toujours des impondérables mais en règle générale, ils représentent un excédent de 10%. Là on est presque à 80% de plus-value.
Guy Chéron - maire de Génolhac
Ce surcoût a nécessité des prêts supplémentaires pour la commune. Dont des "prêts relais", à rembourser en 24 mois. "Notre commune, n'a pas les moyens de rembourser de telles sommes aussi vite", déplore le maire de Génolhac.
Face à cette situation, la mairie a choisi de mettre en vente sa gendarmerie.
Gendarmes pour locataires
Si les locaux sont en vente "c'est avec les gendarmes dedans", explique Guy Chéron, le maire de la commune. En effet, les forces de l'ordre louent les locaux pour un bail de 9 ans et ce depuis octobre 2020. "Il y aurait un changement de propriétaire, mais pas de destination", précise-t-il.
Malheureusement, même l'indemnité de location que perçoit la commune ne permet pas de couvrir l'indemnité de son prêt, "ce qui fait que l'on perd 20 000 euros par an", s'inquiète Guy Chéron.
1,4 million d'euros
La gendarmerie a été mise en vente grâce à des annonces sur le site du département et de la région, via des journaux et même par les gendarmes.
Selon une estimation de France Domaine, le montant du bien s'élève à 1,410 million d'euros, ce qui revient à "une perte de 800 000 euros" pour la mairie.
"On a eu des touches", reconnaît le maire mais en réalité "les investisseurs ça ne les intéresse pas ou alors ils nous font des propositions qui ne tiennent pas la route", conclut-il.
Investissements bloqués
En attendant de réussir à vendre, le maire se trouve pieds et poings liés pour enclencher de nouveaux investissements sur sa commune. "La dette de la gendarmerie, représente 73% de la dette d'investissement", calcule Guy Chéron.
On est bloqués pendant 20 ans si on ne la vend pas, on ne peut investir dans rien.
Guy Chéron - maire de Génolhac
Selon l'édile, l'erreur a été commise lors de la construction du bâtiment. "Un tel projet ne doit pas être porté par une petite commune, on n’a pas les reins assez solides pour porter de tels projets".
Ponts communaux
En 2021, "un épisode cévenol nous a emportés deux ponts communaux", se rappelle l'édile. Mais cette réparation nécessite un financement de 100 000 euros. Or avec "la dette d'investissement, les banques ne veulent pas faire de prêt".
"Je me suis proposé d'aller vendre des carambars à la sortie des écoles pour essayer de récupérer des sous", plaisante gentiment l'élu.
Le maire de Génolhac espère pouvoir vendre rapidement sa gendarmerie pour réduire au plus vite l'endettement de sa commune et rénover ses ponts.