Effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn : le camion estimé à plus de 50 tonnes est la "cause apparente de l'accident"

Le camion qui a emprunté le pont suspendu qui s'est effondré lundi à Mirepoix-sur-Tarn pesait avec son chargement "plus de 50 tonnes", "très, très nettement au-delà de ce que pouvait tolérer l'ouvrage" selon le procureur de la République de Toulouse.

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L'hypothèse d'un camion trop lourd à l'origine de l'effondrement du pont suspendu de Mirepoix-sur-Tarn semble se confirmer ce mardi soir. Selon le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzeari, les vérifications opérées par les enquêteurs permettent de fixer à "plus de 50 tonnes" le poids du porte-char qui a emprunté le pont lundi matin, chargé d'une foreuse. Pour la justice, le poids du camion semble "la cause immédiate et apparente de l'accident" même si, assure le procureur, l'enquête se poursuit et sera exhaustive sur les circonstances de l'accident et l'état de l'ouvrage.

Un camion chargé d'une foreuse

Le procureur de la République de Toulouse a expliqué ce mardi que les enquêteurs ont établi le poids du camion grâce à des vérifications opérées "sur place et sur pièces". Selon les documents d'immatriculation, les certificats et la détermination du chargement, ils ont pu établir que le tracteur pesait 9,5 tonnes, sa remorque 10,9 tonnes que la foreuse qu'il transportait pesait, selon sa fiche technique, 30 850 Kg. "Nous arrivons à un total de plus de 50 tonnes qui ont été transportées" a dit Dominique Alzéari

Un pont normalement limité à 19 tonnes

Le pont suspendu de Mirepoix-sur-Tarn, construit en 1935, pouvait supporter une charge maximale de 19 tonnes. Il "mentionne expressément qu'un seul camion peut l'emprunter à la fois, et que sa capacité formelle d'utilisation se limite à 19 tonnes. C'est affiché tel quel", a souligné le procureur, pour qui le camion était donc "très, très nettement au-dessus de ce que pouvait supporter l'ouvrage".

 

Ce que l'on sait des circonstances de l'accident

On sait désormais que lundi matin, un convoi de deux véhicules a quitté un peu avant 8h00 les locaux de l'entreprise Puits Julien Fondations, basée à Bessières. Un camion porte-char conduit par le gérant de l'entreprise et une camionnette avec à son bord un employé et un apprenti se sont dirigés vers un chantier d'une journée sur la commune de Mirepoix-sur-Tarn.
"Ce camion a emprunté la D71 et s'est présenté au niveau du pont" avant de s'y engager. 

Il va s'engager sur le pont malgré les appels de phares et les coups de klaxon de son employé qui a témoigné devant les gendarmes depuis puisqu'il considérait que ce n'était peut-être pas le meilleur endroit pour passer vu l'emprise et le gabarit de cet ensemble routier. C'est au moment où il a été sur le pont qu'il en a provoqué certainement l'effondrement immédiat et total. Dominique Alzéari

A ce moment-là, une clio arrive en face. Elle s'arrête pour laisser passer le camion, "voire-même envisage de reculer" selon le procureur avant d'être "entraînée malheureusement dans la chute provoquée par l'effondrement".
 

Pourquoi le chauffeur a-t-il emprunté le pont malgré l'interdiction ?

C'est peut-être l'habitude d'emprunter ce pont régulièrement avec d'autres véhicules de son entreprise, notamment des plus légers, qui a conduit le chauffeur et gérant de la société à emprunter le pont malgré l'interdiction, selon le procureur. 
"Il empruntait très couramment cette voie de circulation et donc ce pont suspendu avec des véhicules légers, avec des camionnettes, voire avec des camions de moindre tonnage" a expliqué Dominique Alzéari "et donc, il s'est dirigé presque spontanément semble-t-il sur son itinéraire alors que c'était quelqu'un qui était connu pour être rigoureux et repérer ses itinéraires". 


Deux victimes dans l'accident

Deux personnes ont trouvé la mort dans l'accident : une adolescente de 15 ans qui se trouvait dans la clio et le chauffeur du camion. Tous deux sont morts noyés dans l'accident, selon les autopsies pratiquées.


Deux enquêtes ouvertes

Les gendarmes ont poursuivi tout ce mardi leurs investigations, en exploitant notamment les images prises par les plongeurs lundi et en procédant à de nombreux relevés pour modéliser les lieux. 
Les plongeurs ont amarré ce mardi la carcasse du camion qui devrait être remontée à la surface dans les prochains jours mais cette opération complexe pourrait prendre du temps.
La clio a elle été extraite du Tarn en fin d'après-midi ce mardi.
Deux enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les causes et les responsabilités de cet accident. L'une administrative et l'autre judiciaire, confiée au service régional de la police judiciaire et au parquet de Toulouse. Le procureur de la république a indiqué que les deux se poursuivaient pour établir les faits et les responsabilités de manière exhaustive.

 
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