Le bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile a sorti un rapport ce jeudi 10 août dans lequel il revient sur "un incident grave" survenu en février dernier à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne).
L'incident est survenu le 16 février dernier. Peu après 19h30, un avion de type Socata Rallye 180 qui devait convoyer entre Pau-Pyrénées vers son aérodrome d'origine à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne), a heurté des arbres au moment d'atterrir, à la nuit tombée.
Après cet incident qualifié de "grave" par le BEA, le bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile, un rapport d'enquête vient de sortir ce vendredi 11 août.
Un coucher de soleil prévu à 18h30
Selon le rapport de la BEA, le pilote pensait atterrir avant la nuit, " en se dépêchant". Il est retardé dans son vol par plusieurs imprévus : le réglage d'un amortisseur, un complément d'avitaillement. Il est autorisé à décoller vers 18h 16 et met le cap vers Bagnères-de-Luchon. La BEA établit l'heure du coucher de soleil à 18h30 ce jour-là et la "nuit aéronautique" à 19h, moment où le soleil disparaît de l'horizon.
Très vite, il estime qu'il fait " trop sombre pour entrer dans la vallée", qui mène à l'aérodrome. Il ne peut cependant pas faire demi-tour vers Tarbes-Lourdes-Pyrénées en raison d'un préavis de grève des contrôleurs aériens à ce momen-là.
Il décide selon le rapport de se dérouter vers l'aérodrome de Saint-Gaudens-Montréjeau qui n'est pas équipé de balisage de nuit. Le pilote ne parvient pas à repérer la piste d'atterrissage en raison de la brillance de l'éclairage public.
"Un aérodrome non agréé pour les vols de nuit"
En raison de ces contraintes il décide de se détourner une nouvelle fois et remet le cap vers sa destination originelle et poursuit le vol après le coucher de soleil. Il entre enfin dans la vallée conduisant à Bagnères-de-Luchon et reconnaît un balisage public délimitant le côté de la piste. Cette zone présente de nombreux reliefs, " rendant les approches de jours délicates".
Il y a aussi des lignes électriques à hautes tensions tout autour, de nombreux arbres et une rivière à l'est de l'aérodrome, devant la piste d'atterrissage. Cet aérodrome n'est pas agréé pour les vols de nuit, il ne dispose d'aucun balisage nocturne. C'est au moment de l'atterrissage que l'avion entre en collision avec les arbres au niveau de l'aile droite, "sans perdre le contrôle de l'avion". Le pire est évité.
Ce rapport comme le précise le BEA n'a pour unique but " l'amélioration de la sécurité aérienne et ne vise nullement à la détermination de fautes ou de responsabilités".