En France, 8 000 enfants souffrant de handicap sont actuellement déscolarisés. Mardi 11 février 2020, le gouvernement a annoncé des mesures pour mieux les accompagner. Elles sont d'ores et déjà jugées insuffisantes par les professionnels et les familles.
11 500 postes d'accompagnants d'ici 2022 : c'est ce qu'a promis le président de la République, mardi 11 février 2020. Emmanuel Macron a indiqué que le nombre d'enfants en attente d'un accompagnant a été divisé par près de deux entre 2018 et 2019, soit de 15 000 à 8 000, mais son objectif est de tomber à zéro. "Nous ne devons jamais nous habituer à ce que des enfants en situation de handicap soient privés de la chance d'aller à l'école", a notamment déclaré le président.
Sur le papier, l'engagement paraît ferme. Seulement voilà, les personnes concernées au premier chef sont dubitatives. Il faut dire que ces promesses, ils les ont déjà entendues. Et ont été trop souvent déçus.Accompagnant d'élèves en situation de handicap, Sébastien Monié, membre du collectif AESH, se bat depuis plus de dix ans pour obtenir plus de moyens. "Quand j'entends qu'il y a encore 8 000 enfants sans solution d'accompagnement, c'est un constat d'échec. Il le présente comme quelque chose de positif mais c'est déjà ce qu'il disait pour la rentrée précédente. Alors quand il annonce qu'à la rentrée prochaine, on va faire un joli #zérosanssolution, il nous joue la même musique ! Pour ceux qui sont sur le terrain, qui connaissent les chiffres, la réalité, il ne peut y avoir que de la colère".
Estelle Ast est la mère d'Alan, un enfant autiste. Si elle veut croire en des avancées, elle reste perplexe devant les promesses. "Monsieur Macron dit que si tout le monde se donne les moyens, on va y arriver. Oui, mais encore faut-il leur donner des moyens. Quand ce sont des classes surchargées, qu'il n'y a pas d'AVS ou une AVS la moitié du temps, ça ne fonctionne pas".
Un numéro d’appel unique, le 360, pour donner des conseils aux familles va être créé en 2021. Mais d'ici là, les familles et les accompagnants attendent des actes concrets.
Voir le reportage de Sylvain Duchampt et Eric Foissac, de France 3 Occitanie :