Enseignant, retraité, jeune travailleur... Portraits de manifestants pour les salaires et le droit de grève à Toulouse

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Toulouse mardi. Enseignant, retraité, ou encore jeune travailleur... France 3 est allé à la rencontre de quelques-uns d'entre eux.

Retraités, enseignants ou encore syndicalistes : plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Toulouse de François Verdier à la place Arnaud Bernard mardi 18 octobre pour une hausse des salaires et contre les réquisitions de grévistes dans les raffineries lors de cette journée organisée par la CGT avec FO, Solidaires, la FSU et les organisations de la jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne.

Nous nous sommes frayés un chemin dans le cortège pour aller à la rencontre de ces marcheurs, dont nous vous livrons quelques portraits.

Maintenant, on compte le nombre de yaourts que l'on met dans le frigo.

Valérie Imeneurate, accompagnante d'élève en situation de handicap (AESH)

Les enceintes commencent à faire vibrer le boulevard Carnot. Les manifestants se rassemblent. Il est très facile de reconnaître les habitués, écharpes autours du cou et drapeaux à la main, qui ne rateraient pour rien au monde une manifestation. Puis il y a les autres. Parmi eux, une mère et sa jeune fille attirent notre attention. Valérie est accompagnante d'élève en situation de handicap. A ses côtés, sa fille Virginie âgée de 14 ans l'accompagne.

"Vous vous rendez compte ? Il y a des métiers essentiels qui n’ont pas un salaire décent. 
Nous, on compte le moindre sous pour pouvoir éduquer les enfants comme on veut. J’ai quatre enfants, les trois premiers je pouvais les sortir. Aujourd’hui allez voir les tarifs pour aller au cinéma, ça devient n’importe quoi. Les concerts et musées on n'y va plus !

C’est pas possible on passe à côté de notre vie. C’est pas vivable. Ce qu'on demande, c'est de pouvoir vivre convenablement de notre salaire et sans aide. Juste que mon salaire soit correct, pour que je puisse vivre…"

On voit la souffrance en étant aux premières loges, et on ne peut pas aider les familles en difficulté

Virginie Hubbard, enseignante depuis 25 ans

Un peu plus loin, près de la station de métro François Verdier, Virginie, cachée derrière de grande lunettes de soleil, discute avec d’autres amis grévistes qui la présentent comme la meilleure "directrice". Gênée, elle sourit timidement. Badge FNSU SNUipp 31 attaché à sa robe à fleurs, elle se présente à nous comme une enseignante exerçant depuis plus de 25 ans. 

"Je suis en colère parce qu'il n'y a plus de place pour l’humain et le social. Il n’y a de la place que pour l’argent. En tant qu’enseignante, je vois la souffrance en première loge. On porte sur nous des choses qui nous dépassent et que le gouvernement ne veut pas prendre en main. Si je suis là, c’est parce que ça fait longtemps que j’attends que quelque chose se passe."

Nos retraites ne bougent pas, les prix, eux, grimpent en flèches.

Anglade Gérard, retraité d'Orange

"L’appauvrissement dégénère, l’inflation est généralisée à toutes les couches de la société. Nos retraites ne bougent pas, les prix, eux, grimpent en flèches.  Et je m’inquiète encore plus pour la nouvelle génération. La vie devient difficile, tandis que le pouvoir et le patronat tourne la tête”, estime Anglade, retraité d'Orange en tête du cortège.

Le RSA, je ne l'ai toujours pas touché, et même s'il m'était versé, ça serait de la survie : qu’est-ce qu’on peut faire avec un RSA ?

Mélanie Palfray, fraîchement diplômée des Beaux-Arts

"Moi aujourd’hui je suis tout juste diplômée des Beaux-Arts et pourtant j'ai un travail alimentaire parce que les emplois qu’on propose aux jeunes en sortie d’école sont sous-payés. Le RSA je ne l'ai toujours pas touché et même s'il m'est versé, c’est de la survie. Qu’est-ce qu’on peut faire avec un RSA ? 

Il faut que les patrons et le pouvoir se rendent compte qu’ils sont en décalage avec le peuple. On est là, à ramer, pendant que d’autres vivent pour le mieux. J’essaye d’être optimiste, de me dire  qu’on peut peut-être faire bouger les choses pour les retraités, les travailleurs et les plus jeunes..."

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