Mardi 18 avril 2023, le collectif "Le Bocage autrement" a tristement découvert que les arbres plantés le mois dernier, en opposition au projet de construction de 7 000 logements, avaient disparu.
Mardi 18 avril au matin, drôle de découverte pour le collectif Le Bocage autrement. Les 200 arbres qu’ils avaient planté il y a tout pile un mois, ont été arrachés ce matin par les employés de la mairie de Toulouse. Entassés en bordure du boulevard Urbain Nord, dans le quartier Paléficat, des habitants et membres du collectifs sont "scandalisés et attristés", témoigne Hervé Le Floch, porte-parole du collectif Le Bocage autrement
"Il ne reste que des trous"
"On est scandalisés par la méthode employée. Nous n’avons jamais été contactés par la mairie ou la Métropole". L’arrachage de ces 200 arbres plantés en opposition au projet de 7000 logements, "s’est fait dans la plus grande discrétion vers 7h30 ce matin", explique Hervé. Sur le terrain investi le mois dernier, plus rien. En mémoire de cette contestation, il ne reste que des trous. "Tous ces arbres et ce travail réduits à néant."
De son côté la mairie se défend de tout arrachage. Annette Laigneau adjoint au maire en charge de l'urbanisme à Toulouse explique: "Les arbres, ou plutôt les arbustes ont tous été déplantés par des agents des jardins et espaces verts de la collectivité. Ils ont tous été mis en pot et sont à l'heure actuelle stockés dans les serres municipales", précise l'élue. Elle l'affirme les arbres seront "replantés à l'automne".
Si sur le papier, des concertations ont eu lieu fin 2020 avec Oppidéa (aménageur du quartier pour le compte de Toulouse Métropole, ndlr) et le collectif reçu par le maire, le sentiment général est tout autre. "On fait ces concertations parce qu’il faut les faire, mais tout cela est sans résultat. Notre avis n’est ni écouté, ni pris en compte", rétorque le porte-parole du collectif.
Pour preuve, depuis la plantation des 200 arbres, personne n’a tenté de nouer le contact avec le collectif pour comprendre leur opposition au projet. "On espère que la mairie va nous écouter, mais pour l’instant, nous n’avons aucun signe de début de dialogue."
"Arrêter de s’entêter à bétonner des terres agricoles"
Dans ce quartier Paléficat, terres agricoles, forêts, prairies, prés et berges de l’Hers, donnent l'impression d'être bien loin de Toulouse. Au nord-est de la ville Rose, ce dernier quartier rural est visé par un projet d’envergure. Avec environ 15 000 nouveaux habitants attendus, la construction entre 6000 et 7000 logements est prévue. Il s’agirait alors de la plus grande opération immobilière de l’agglomération.
"Il faut arrêter de bétonner sous prétexte d’accueillir 7000 logements. Il faut reconsidérer le choix des gens de ne pas vivre dans une ville hypertrophiée, mais plutôt de vivre dans une ville moyenne comme Albi, Tarbes ou Carcassonne. Il n’y a absolument aucune raison de s’entêter à bétonner des terres agricoles", s’agace Hervé Le Floch. Pour lui, il faut "éviter d’augmenter la densification".
Contactée, la mairie de Toulouse n'a pas pu répondre dans les délais avant la publication de cet article.