Dans le cadre du déploiement de la police de sécurité du quotidien, le Préfet d'Occitanie et le maire de Toulouse se rendent ce vendredi dans le quartier du Mirail. Un quartier de "reconquête républicaine", selon le carton d'invitation...
Des zones de "reconquête républicaine". Ce sont les mots de Gérard Collomb, le ministre de l'intérieur, pour qualifier les quartiers choisis pour le déploiement de la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ), lancée en expérimentation le 8 février dernier. Trente quartiers en France en bénéficieront pour l'instant, dont le quartier du Mirail à Toulouse.
C'est donc, dans un quartier de "reconquête républicaine", que se sont rendus ce vendredi le préfet de la région Occitanie Pascal Mailhos, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, et plusieurs élus locaux. Au programme, des rencontres avec des associations et des habitants, et visite du commissariat de quartier, où des moyens supplémentaires doivent être déployés d'ici à janvier 2019.
Abandonné, non, stigmatisé, oui
Ces quartiers sont-ils aujourd'hui en dehors de la République ? Le terme utilisé a fait réagir les habitants lors de cette visite. L'une d'elle se réjouit de voir les représentants des autorités, un premier pas vers les habitants. "On n'est pas abandonnés, mais stigmatisés", confiait une habitante. "Entendre qu'on fait partie des 10 premiers quartiers retenus, c'est comme si c'était la guerre ici".La République, c'est pas la guerre, on doit être tous ensemble pour faire reculer des phénomènes de délinquance qui empoisonnent la vie des gens (Jean-Luc Moudenc)
"La guerre, c'est ce qui existe aujourd'hui, les habitants subissent une guerre quelque part. On veut libérer les Toulousains", commente Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, interrogés sur l'expression. "La République, c'est pas la guerre, on doit être tous ensemble pour faire reculer des phénomènes de délinquance qui empoisonnent la vie des gens", ajoute-t-il.
Pour Mickaël Nodal, député LREM de Haute-Garonne, la "reconquête républicaine", c'est le terme approprié "parce qu'un lien s'est distendu, entre les forces de l'ordre et la population." "Elle fait en sorte qu'il n'y ait aucun territoire dans la République, qui ne soit pas sécurisé."
En France, les trente quartiers expérimentés sont ciblés en zone police : entre autres Trappes (Yvelines), les Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essonne), le Neuhoff à Strasbourg, les quartiers nord de Marseille, Gros Saule à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et les Beaudottes à Sevran (Seine-Saint-Denis).
Le reportage de Marc Raturat et Frédéric Desses :