Etudiant immolé : ''Cette détresse n'est pas un cas isolé" Alberta, étudiante à Toulouse

Après qu'un étudiant de 22 ans se soit immolé le 8 novembre à Lyon, des centaines d'étudiants se sont rassemblés devant le Crous de Toulouse et devant la faculté Jean Jaurès Le Mirail. Témoignage d'Alberta qui cumule cours à la fac et petits boulots pour vivre.

"Un geste désespéré qui en dit long sur notre précarité actuelle" : plusieurs centaines d'étudiants se sont réunis ce mardi matin devant le siège du Crous à Lyon, où l'un d'eux s'est grièvement brûlé en s'immolant le 8 novembre. A Toulouse, deuxième ville étudiante de France, les rassemblements ont réunis des centaines de personnes. Devant le grand amphithéâtre de la faculté Jean Jaurès Le Mirail, une centaine d'étudiant s'est rassemblée à 12h30 pour soutenir ce jeune étudiant lyonnais, touché à 90%, qui est toujours "entre la vie et la mort" à l'hôpital après s'être immolé par le feu.
 


Parmis les manifestants, Alberta, 19 ans, étudiante en seconde année de socio-économie à l'université Jean Jaurès. La jeune femme est boursière échelon 1. Elle reçoit 100 euros par mois et bénéficie de 100 euros supplémentaires au titre de la bourse au mérite car elle avait obtenu la mention Très Bien au Baccalauréat. Un ''petit plus'' qu'elle touchera encore pendant un an.  

Colocation et petit boulot

"Je ne fais pas partie des plus précaires" assume Alberta même si la jeune fille galère pour vivre chaque mois. Elle n'a pas eu de place en résidence universitaire. ''Je vis en appartement avec une colocataire. Le choix de la colocation s'est imposé. A deux, on paye un loyer de 700 euros, soit 350 euros par mois chacune. C'est lourd".

Le loyer est son premier poste de dépense, vient ensuite la nourriture. ''Avec ma colocataire, on fait 30 euros de course par semaine. Le midi, je mange un sandwich, sinon je vais au resto universitaire. Pour 3 euros 25, on a un repas complet.''

Pour améliorer son quotidien, Alberta donne des cours de piano. 6 heures par semaine qui lui rapportent environ 60 à 70 euros par mois. Mais ça ne suffit pas. Elle cherche un nouveau travail.

''La précarité tue... ça fait peur''

''Ca me fait beaucoup d'émotion de voir qu'un jeune comme moi en arrive là. Il a donné une dimension forte à son geste. Ce n'est pas un cas isolé. C'est très fort de voir que la précarité en vient à tuer des gens....Malheureusement il y a plein de jeunes qui vivent avec 450 euros par mois. C'est totalement banalisé et c'est très triste''.
 

En difficulté financière, le jeune homme, qui s'est immolé, avait perdu sa bourse en "triplant" sa deuxième année de licence à l'université Lyon 2, le jeune homme a expliqué son geste dans un message sur les réseaux sociaux. 
Selon le syndicat Solidaires étudiant-e-s qui a appelé à des rassemblements dans une quarantaine de villes, ce geste "extrême" illustre une situation de précarité "commune". "Nous ne sommes pas à l'abri d'autres tentatives de suicide", a lancé un militant au haut-parleur, "nous exigeons une prise de position publique du ministère".

Un rassemblement devant le Crous rue du Taur de Toulouse s'est déroulé à 14 heures. Les manifestants ont envahi le bâtiment avant de repartir dans le calme. 
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