Expérimenté en Haute-Garonne, le Dossier Médical Partagé est maintenant généralisé à tous les Français

110 000 dossiers médicaux partagés ont été ouverts à la CPAM 31 depuis le lancement de l'expérimentation en janvier 2017. 

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Attendu depuis près de 15 ans, le dossier médical partagé (DMP), sorte de carnet de santé numérique, va-t-il s'imposer dans le quotiden des Français au même titre que la carte vitale ? C'est en tout cas l'espoir de l'exécutif, qui officialise ce mardi sa généralisation.

Lundi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a invité "tous les Français" à "se faire ouvrir" un DMP, soit sur internet, soit chez leur pharmacien, vantant "un outil de partage d'information pour faire de la meilleure médecine", avec "des gains de temps, peut-être des économies" à la clé.
 

Testé depuis 2016 en Haute-Garonne

"Notre objectif est de faire que dans les deux-trois prochaines années, le DMP devienne une réalité pour tous les assurés sociaux de ce pays et l'ensemble des professionnels de santé", a assuré Nicolas Revel, le directeur général de l'Assurance maladie, en charge du nouveau dispositif testé depuis 2016 dans neuf départements, dont le département de la Haute-Garonne (depuis janvier 2017), qui indiquait en juillet dernier que 110 000 dossiers avaient été ouverts à la demande des assurés. 

Chacun peut désormais se rendre sur le site dmp.fr pour créer son carnet en ligne, et télécharger l'application mobile dédiée.
 

Non obligatoire

Non obligatoire, "gratuit, confidentiel et sécurisé", le DMP "conserve précieusement" les informations de santé du patient, libre de les partager avec son médecin traitant, son kinésithérapeute, son infirmière, etc., promet l'Assurance maladie.
 

Un historique des soins

Il permet de "retrouver dans un même endroit" son historique de soins des 24 derniers mois, ses antécédents médicaux (pathologie, allergies...), ses résultats d'examens (radio, analyses biologiques...), les comptes rendus d'hospitalisation ou encore les coordonnées des proches à prévenir en cas d'urgence.
 

Lancé en 2004 par Philippe Douste-Blazy

Présenté pour la première fois en 2004 par le ministre de la Santé de l'époque, l'ancien maire de Toulouse, Philippe Douste-Blazy, le DMP est tombé dans le giron de l'Assurance maladie en 2016, en vertu de la loi santé de Marisol Touraine, soucieuse de relancer un dispositif au point mort malgré son coût, d'"au moins 210 millions d'euros" en sept ans, selon la Cour des comptes.

Près d'1,9 million de personnes disposent actuellement d'un DMP, selon l'Assurance maladie, loin de l'objectif de 40 millions d'ici à 5 ans fixé avec des syndicats de professionnels de santé.
 

Une utilisation plus simple

Mais plusieurs innovations devraient contribuer à lever certains freins.
Les patients pourront cette fois ouvrir eux-même leur dossier en ligne, auprès des agents des caisses d'assurance maladie, ou des pharmaciens, rémunérés un euro par dossier créé.
Environ 300.000 DMP ont ainsi été ouverts depuis juillet dans 8.000 officines, selon l'Assurance maladie, qui envisage désormais de proposer une rémunération similaire aux infirmiers, souvent au contact de patients peu mobiles.

Il n'y a en revanche "pas d'incitation aux médecins parce qu'ils ne l'ont pas souhaité et que ce n'est pas prioritairement à eux de prendre sur leur temps médical pour créer des DMP", explique M. Revel.
Autre "grand changement", le DMP est automatiquement alimenté par l'Assurance Maladie à partir de l'historique des remboursements, ce qui le rend "immédiatement utile et intéressant".
 

Pas d'impact sur les remboursements

Côté patient, le DMP n'a aucun impact sur les remboursements. "Seul" le médecin traitant "peut accéder à l'ensemble des informations", le patient pouvant bloquer les professionnels de son choix, ajouter ou masquer certains documents, ou supprimer son DMP, dont les données, "stockées dans des conditions de grande sécurité", selon M. Revel, seront conservées pendant 10 ans.
Appelé à évoluer, le DMP intègrera "dès avril 2019" un espace "réservé aux directives anticipées" et bénéficiera d'une nouvelle version de l'application mobile, plus ergonomique, insiste l'Assurance maladie.
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