Après deux mois caniculaires, la Garonne voit son niveau d’eau au plus bas depuis 60 ans en été. Pour faire face, le département de Haute-Garonne a décidé d’accélérer la mise en place de mesures pour préserver ses ressources en eau.
Les images de la Garonne à sec sont dans tous les esprits des Toulousains. Une représentation flagrante de l’urgence de la situation.
La Garonne sous perfusion depuis le 9 juillet
Pour préserver l’alimentation en eau potable de Toulouse, des déstockages de réserve d’eau en provenance des lacs hydroélectriques des Pyrénées sont effectués depuis le 9 juillet dernier dans le fleuve. Au total, 39 millions de mètres cubes d’eau ont déjà été lâchés dans la Garonne. C’est plus de la moitié du stock disponible, une première. “Ce qui surprend tout le monde, c’est l’ampleur et c’est l’accélération”, réagit Jean-Michel Fabre, le vice-président chargé de la transition écologique au Conseil départemental de Haute-Garonne. “L’année que nous vivons est une année qui était décrite en 2030-2040-2050, mais nous sommes en 2022. Donc tout ce que nous avions prévu et mis en place, nous devons l'accélérer."
Des investissements et de nouvelles mesures dans le département
L’une des priorités est aujourd’hui d’optimiser l’eau disponible partout où elle se trouve. Il s’agit de préserver et surtout mieux utiliser ces réserves, qu’elles soient naturelles ou artificielles. “Il faut que nous préservions les zones humides", ajoute Jean-Michel Fabre. "Les tourbières qui ont été divisées par deux sur les dernières décennies. Aujourd’hui, il faut qu’on les sanctuarise, on a créé le conservatoire des zones humides pour ça, donc il faut faire en sorte que l’eau reste là où elle tombe de manière naturelle dans les zones humides. Partout, il faut qu’on apprenne à stocker l’eau de manière naturelle et à côté de ça, utiliser les réserves artificielles que nous avons”
Autre impératif, économiser et sécuriser l’eau potable. On estime à 20% le taux de fuites dans le réseau d'eau potable. Une perte qui peut atteindre 32% dans les zones rurales. 800 millions d’euros de travaux seront réalisés d’ici 2030.
Enfin la transition écologique vers une agriculture économe en eau va s’accélérer. Des agriculteurs seront accompagnés dans la mise en place de nouvelles pratiques culturales.