C'est l'un des objectifs du gouvernement : rehausser les barrages de l'hexagone, pour limiter les risques d'inondations, mais aussi augmenter la capacité de stockage de l'eau. Sur le barrage de Savères (Haute-Garonne) l'enjeu est double : faire face aux méga-crues en hiver, à la sécheresse en été.
À Savères, les travaux sont encore en cours. Sur le barrage ce lundi 27 novembre, tout un petit cortège s'est rassemblé. La ministre déléguée chargée des collectivités territoriales Dominique Faure a fait le déplacement.
C'est l'un des cinq chantiers de barrage de ce secteur du sud de la Haute-Garonne (avec Poucharramet, Fabas, Cambernard et Sainte-Foy-de-Peyrolières), pour un budget de 2,5 millions d'euros, financé à hauteur de 70% par l'Etat. Si tous ces travaux se font au même moment, c'est parce qu'en France les règles ont changé. Désormais les édifices doivent résister à des crues de "référence 3.000 ans", autrement dit des méga-crues.
Dominique Faure le rappelle : "On l'a encore vu dans le Nord... On est confronté à un changement climatique avec des variations énormes. Il nous faut absolument sécuriser nos ressources en eau.".
Ces variations, ce sont les crues, qui provoquent des inondations en hiver, et la sécheresse, bien connue des habitants du secteur depuis quelques étés.
Les travaux en cours permettront au barrage de Savères de stocker plus de 2 millions de m3 d'eau. De quoi alimenter le Touch, et donc indirectement la Garonne, en période sèche. "Le tout pendant plusieurs décennies", appuie Pierre-Alain Dintilhac, président du Syndicat mixte Garonne Aussonelle Louge Touch.
Une crue mortelle il y a un siècle
Si les craintes d'une méga-crue tri millénaire peuvent paraître exagérées, il ne faut pas finalement pas remonter si loin. Presque 100 ans en arrière, en mars 1930, le Tarn a débordé de 20 mètres, faisant 230 morts, et détruisant un millier d'habitations. Ce fut l'une des crues les plus importantes d'Europe. Les villes de Montauban et Moissac furent parmi les plus touchées.