Les députés ont commencé à examiner le projet de loi sur la fin de vie ce lundi 27 mai à l'assemblée nationale. Deux semaines de débats sont prévues autour du texte, avant un vote solennel le 11 juin. Un texte qui ne convainc pas le Toulousain Patrice Bernardo partisan de la légalisation de l'euthanasie.
Ce devrait être la loi sociétale du second quinquennat d'Emmanuel Macron. Le projet de texte sur la fin de vie est actuellement en débat à l'assemblée nationale. Un texte qui ne convient pas à l'association Ultime Liberté.
"Ça me révolte"
Cela devrait être un grand jour pour Patrice Bernardo. Ce kinésithérapeute à la retraite est un militant de la première heure au sein de l'association pour le droit de mourir dans la dignité. Depuis 8 ans, il défend la légalisation du suicide assisté. Mais le projet de loi sur la fin de vie examinée aujourd'hui est pour lui beaucoup trop restrictif. Car le texte prévoit 5 conditions pour prétendre à l'aide à mourir.
"Ça me révolte, le fait de parler à la place d'un malade", s'indigne Patrice Bernardo. "C'est lui qui souffre, ce ne sont pas les autres." Et de poursuivre : "Alors, on va dire au malade, non vous n’êtes pas dans le cadre. Il faudrait que vous soyez un peu plus malade, que vous ayez un peu plus mal, que votre douleur soit plus réfractaire que ce qu'elle est actuellement. Ce n'est pas possible".
Et les soins palliatifs ?
Avec cette proposition de loi, le gouvernement souhaite également renforcer les soins palliatifs, trop peu nombreux en France. Mais là encore, le Toulousain estime que le texte ne va pas forcément dans le bon sens.
PJL #FindeVie: retrouvez le communiqué des organisations soignantes ⤵️ pic.twitter.com/q8aYtdhUlv
— SFAP SoinsPalliatifs (@asso_SFAP) May 20, 2024
"Le problème des soins palliatifs c'est que ça suppose forcément qu'avec la médecine on pourrait tout résoudre, tout soigner", estime Patrice Bernado. " Que ces malades seraient dans une situation, qui leur donnerait envie de continuer à vivre leur vie telle quelle. Qui peut croire ça ? C'est aberrant."
L'aide à mourir : un besoin
À plusieurs reprises Patrice Bernado a aidé des personnes à mourir. Il assure qu'il continuera à le faire pour ceux dont la demande sera rejetée par les médecins : "C'est quand même bouleversant, parce que ce n’est pas drôle la mort bien sûr".
Patrice Bernardo rajoute : "En même temps il y a une telle reconnaissance, de remerciement de ces gens que l'on aide, que l'on soulage, que des fois, même si on se dit qu'on en peut plus, on y retourne parce qu'on sent vraiment que c'est un besoin".
La proposition de loi sur la fin de vie sera débattue durant deux semaines à l'assemblée nationale.