Depuis son rachat, il y a deux ans, par un fonds américain, le Toulouse Football Club a décidé de recruter "malin" en s'appuyant largement sur des données statistiques. Le nouveau club en Ligue 1 se retrouve avec des joueurs jusqu' alors inconnus et représentant pas moins de 15 nationalités.
Lorsqu'ils ont débarqué à Toulouse (Haute-Garonne), venus des quatre coins de la planète, ils étaient à peine connus. Arrivé dans la Ville Rose à l'été 2020, Branco van den Boomen sortait de plusieurs saisons dans l'anonymat de la deuxième division néerlandaise après avoir échoué à s'imposer à l'Ajax, son club formateur. "Le TFC a entré dans l'ordinateur le profil de joueur qu'il recherchait. Et mon nom est sorti dans la liste", expliquait alors ingénument le milieu de terrain de 27 ans. Deux ans plus tard, il mène le club toulousain vers la Ligue 1.
Très utilisée dans le milieu sportif aux Etats-Unis, la "data" est au cœur de la stratégie de recrutement du TFC, dont les bureaux du Stadium ont pris depuis deux ans des airs de start-up. "On travaille avec des sociétés qui nous fournissent de la data, comme Opta ou StatBomb, et après, on a des statisticiens, nos propres logiciels, nos propres algorithmes, qui nous aident dans toutes les décisions qu'on prend dans la gestion du club", explique le directeur du club Damien Comolli. Une soixantaine de championnats différents sont passés au peigne fin par le responsable des données, Julien Demeaux, et son équipe, afin de dénicher, à moindre coût, des pépites parfois sous-évaluées sur le marché.
Néerlandais, Britannique, Marocain, Danois, Jamaïcain...
Van den Boomen, désigné la saison passée meilleur joueur de Ligue 2, avec 20 passes décisives (un record) et 12 buts, est la réussite la plus emblématique de la méthode. Mais il n'est pas le seul. Arrivé tout droit de Milton Keynes, en troisième division anglaise, l'attaquant britannique Rhys Healey a lui été couronné meilleur buteur de L2 (20 buts) à l'issue du dernier exercice. Le "Téfécé" a également sorti de son chapeau statistique les milieux de terrain néerlandais Stijn Spierings et belge Brecht Dejaegere, qui ont eux aussi joué un rôle essentiel dans la remontée du club dans l'élite.
De quoi conforter les dirigeants dans leur politique de recrutement, poursuivie depuis l'ouverture du marché estival avec des joueurs piochés aux Pays-Bas (les attaquants marocain Zakaria Aboukhlal et néerlandais Thijs Dallinga) et en Scandinavie(le gardien norvégien Kjetil Haug et le défenseur suédois Oliver Zanden). L'entraîneur Philippe Montanier se retrouve à la tête d'un drôle d'assemblage d'une quinzaine de nationalités différentes échangeant à la fois en français et en anglais, dont voici les joueurs étrangers.
Scrollez l'infographie, ci-dessous, pour découvrir les différentes nationalités des violets :
Le groupe a pourtant fait preuve la saison dernière, résultats aidant, d'une belle cohésion entre étrangers et jeunes du cru, les "pitchounes". Acheté pour une bouchée de pain (350.000 euros) à De Graafschap, Van den Boomen est aujourd'hui coté à 6 millions sur le marché des transferts.