France 2030, c'est un plan d'investissements de 30 milliards d'euros sur cinq ans visant à développer la compétitivité industrielle et les technologies d'avenir en France. En Occitanie, l'aéronautique, le spatial, l'agriculture et les start-up pourraient bénéficier des annonces d'Emmanuel Macron.
"Décarboner notre industrie, investir massivement, innovation de rupture, révolution productive, croissance industrielle, bâtir notre indépendance, explosion des déséquilibres, accélération du numérique, mieux produire, mieux vivre et mieux comprendre ou devenir le leader de l'hydrogène vert", tels sont les ambitions d'Emmanuel Macron qui a récité son plan France 2030, ce mardi 12 octobre. Devant des parlementaires, des entrepreneurs et des étudiants, le président de la République a présenté le plan d'investissement de 30 milliards d'euros pour réindustraliser la France si elle veut "redevenir une nation d'innovation et de recherche".
4 milliards d’euros seront investis dans les transports du futur
Parmis tous les plans dévoilés par le président de la République, il y a le premier avion bas carbone. Soulignant que la France est un grand pays d'aéronautique, Emmanuel Macron veut "investir massivement pour permettre de déployer d’ici à 2030 le premier avion bas carbone, qui doit être un projet français dont l’objectif est de l’européaniser au maximum".
Sur l’automobile et l’aéronautique, j’assume complètement leur place dans cette stratégie. Ce sont deux secteurs qui sont au cœur de l’imaginaire industriel français et ce sont deux secteurs qui doivent être au coeur de l’avenir industriel français.
En septembre 2020, Airbus avait présenté trois concepts d’avion commercial zéro émission. La mise en service serait prévue à l’horizon 2035.
Vers la conquête de l'espace
Autre filière pour laquelle Emmanuel Macron veut remobiliser l'industrie française et "investir massivement" : le spatial. "Prendre part à la nouvelle aventure spatiale, il y a ce que l’on appelle un news space qui est en train de se construire" a indiqué le président de la République.
Le rêve est possible. pic.twitter.com/a1vjZagnpH
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 12, 2021
Vers cette conquête, il y a les Américains pris plusieurs fois en exemple par le chef de l'État. Emmanuel Macron cite le modèle Space X, basé sur :
Beaucoup d’argent du département américain et un innovateur de rupture qui change les pratiques et les habitudes industrielles.
Selon lui, il y a une accélération technologique industrielle des usages et de la géopolitique dans le spatial.
La France, en assumant de travailler avec les acteurs établis, mais aussi avec des acteurs qui peuvent innover et changer la donne dans ce domaine, peut réussir à innover dans les nouvelles explorations spatiales.
A court terme, les objectifs sont les mini-lanceurs réutilisables, les mini-satellites, les constellations de demain et l’ensemble des innovations technologiques et de services qui sont au cœur de "ce nouvel espace".
Réconciliation entre start-up et industrie
Dans le plan France 2030, il y a un autre investissement "massif de deux milliards et demi d’euros pour nos talents". Cela devrait permettre d’accélérer la formation en lien avec les universités, les écoles et les organismes de recherche sur une stratégie à 10 ans.
L’objectif est de permettre aux "jeunes pousses" d’industrialiser très vite leurs innovations et de monter le plus rapidement possible leurs prototypes. Et ainsi, "développer le démonstrateur en France, et faire l'industrialisation en France".
Nous devons investir sur les éléments les plus souverains pour sécuriser nos écosystèmes. C’est complémentaire avec le travail de la French Tech, des investisseurs qui sont là pour former, investir dans nos start-up, les aider à se développer et continuer à monter en gamme.
À toulouse, le premier incubateur d'entreprises au monde dédié aux projets lunaires, TechTheMoon, né du partenariat entre le Centre National d’Études Spatiales de Toulouse (CNES) et de Nubbo, incubateur et accélérateur de startup en Occitanie, a sélectionné les cinq entreprises qui bénéficieront d’un accompagnement de 12 mois.
Chaque agriculteur doit vivre de son travail
Le gouvernement a une stratégie depuis 4 ans pour l'agriculture. "Remettre de la valeur dans l'agriculture, nos agriculteurs doivent être payés pour le travail qu’ils ont fait et les investissements faits".
On doit aider à réinvestir et on doit aider à l’ensemble de ces transitions. Il nous faut réussir à ce que chaque agriculteur puisse vivre de son travail, que l’on réussisse une transition démographique au moment où nous avons une transmission de génération, et produire de plus en plus, avec une qualité et une sécurité alimentaire.
"On nous vend du rêve"
Pour Elodie Doumeng, agricultrice à Miremont en Haute-Garonne et présidente des Jeunes agriculteurs 31, Emmanuel Macron "nous vend du rêve". La jeune agricultrice de 31 ans ne croit pas le président de la République, "les annonces, il peut en faire, moi, tant que je n'aurai pas de concret, je ne croirai pas en ce que dit Emmanuel Macron ou les autres hommes politiques".
Nous aujourd'hui, ce que l'on veut, ce sont des faits et pas seulement des annonces. Un agriculteur aujourd'hui mérite au moins de gagner le Smic tous les mois.
Elodie Doumeng insiste sur le fait que l'on rentre dans une période électorale et "comme tous les cinq ans, chacun fait sa campagne".
On sait très bien que l'on va faire partie de toutes les discussions. L'agriculture, c'est la souveraineté alimentaire, c'est une garantie alimentaire pour la France et une certaine qualité. Mais au final, rien ne change.
Le président de la République a aussi insisté sur le couple, "innover, produire" pour une transformation "dans la bonne direction" de la France d'ici 2030. Ces changements devraient être structurés début 2022.