16 jours après avoir été nommé Premier ministre, Michel Barnier a enfin annoncé la composition de son gouvernement, hier, samedi 21 septembre 2024 en fin de journée. Un gouvernement qui ne fait pas que des heureux auprès des élus de l'ex région Midi-Pyrénées.
La nomination des 39 ministres et secrétaires d'Etat du gouvernement Barnier, hier soir, samedi 21 septembre 2024, ne fait pas l'unanimité auprès des élus d'ex Midi-Pyrénées, de gauche.
À l’image de Carole Delga, la présidente socialiste de la Région Occitanie qui dénonce un "nouvel orchestre, mais la même musique encore plus à droite" tout en pointant du doigt la responsabilité d’Emmanuel Macron sur son compte X :
Un nouvel orchestre mais la même musique encore plus à droite.
— Carole Delga (@CaroleDelga) September 21, 2024
Les Français demandaient plus de justice sociale et fiscale, une véritable transformation écologique.
Ils auront un gouvernement de droite dure sur le social, libérale sur l'économie, et faible sur l'environnement.…
Le député haut-garonnais François Piquemal du Nouveau Front Populaire, estime, lui, que « ce sont dans les vieux pots qu’on fait la meilleure confiture » tout en ajoutant que "là, le pot est bien périmé et la confiture a le goût amer pour des millions de Français et Françaises de l’extrême droite", affirme l'élu sur son compte X et auprès de nos équipes de France 3 Occitanie.
On dit que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures.
— François Piquemal (@FraPiquemal) September 21, 2024
Là le pot est bien périmé et la confiture a le goût amer de l’extrême droite.
#GouvernenementBarnier
Après l'arrivée en tête du Nouveau Front populaire à l'issue du second tour des élections législatives le 7 juillet dernier, dont aucun membre n'est nommé au gouvernement Barnier, le député juge "que c'est un très mauvais jour pour la démocratie."
Grincement de dents à droite
À droite, la composition du gouvernement fait aussi parfois grincer des dents. Guilhem Carayon, président des Jeunes Républicains soutenu par Eric Ciotti, démissionnaire de la présidence des Républicains ce dimanche 22 septembre, estime que cette coalition "Macron et LR ne correspondent pas au sens de son engagement au sein de LR" tout en appelant à une alliance avec le Rassemblement national.
La coalition gouvernementale Macron - LR est actée.
— Guilhem Carayon (@GuilhemCarayon) September 21, 2024
Cela ne correspond pas au sens de mon engagement au sein de LR.
Deux choix pour les électeurs de droite : l’alliance avec le camp Macron, ou l’union avec le RN de @J_Bardella et @MLP_officiel pour préparer le sursaut français !
Jean-Luc Moudenc, maire Divers droite de Toulouse (Haute-Garonne), que nous avons contacté, explique avoir "refusé d’entrer dans le gouvernement afin de privilégier Toulouse". Pour rappel, l’édile avait appelé à la formation d’un gouvernement républicain allant des socialistes aux LR.
Satisfaction en demi-teinte pour le RN
Plus nuancé, Julien Bacou, conseiller municipal à Grauhlet dans le Tarn et conseiller régional du Rassemblement national estime, lui, que : "ce gouvernement est un éternel renouvellement du gouvernement d'Emmanuel Macron, puisque des macronistes et des LR remplacent des LR et des macronistes". Le délégué départemental dans le Tarn du parti de Marine Le Pen confie que sa formation politique sera attentive au discours de politique général du nouveau Premier ministre. "On veut laisser le bénéfice du doute à Michel Barnier même si on ne s'attend pas à grand-chose de sa politique, le seul avantage de Michel Barnier a, c'est qu'il ne méprise a priori pas les électeurs du Rassemblement national."
Pas question de "laisser un chèque en blanc" à Michel Barnier pour autant, prévient Julien Bacou : " Il y aura des lignes rouges à ne pas dépasser comme de nouveaux impôts pour les classes moyennes." Pour l'élu tarnais, il faudra que "M. Barnier considère les principales urgences des Français : un retour du pouvoir d'achat, plus de sécurité et lutter contre l'immigration irrégulière".
Pour Jean-François Rousset, député d'Ensemble pour la République dans l'Aveyron (ex Renaissance), la nomination du gouvernement est une "satisfaction après une période d'attente assez longue avant la nomination d'un Premier ministre. Il juge que ce "gouvernement correspond à une attente des Français", et qu'il "faut que les gens de bonne volonté se mettent ensemble pour régler les problèmes de pouvoir d'achat, de sécurité, d'immigration, de santé, mais aussi de société, comme le débat sur la fin de vie. On sera vigilant texte par texte sur l'évolution".
Pour le député, ce gouvernement est composé d'élus qui viennent de son groupe dont certains étaient auparavant socialistes : " Ils ont cette fibre sociale qui permettra d'équilibrer des discussions et nous aurons aussi à participer en discutant avec Gabriel Attal et nos ministres", conclut Jean-François Rousset.
(Avec Jordan Lasserre et Aurianne Duffaud)