La grève historique du mardi 11 avril ne sera pas de la même ampleur mardi prochain. Pour la première fois depuis l'arrivée du métro à Toulouse, les deux lignes étaient à l'arrêt. De nouvelles actions sont prévues mais le métro pourrait bien circuler.
Métro et tram à l'arrêt, une quinzaine de lignes de bus supprimées, la mobilisation appelée par l'intersyndicale Sud-CGT-CFDT-FNCR de Tisséo était "réussie" le 11 avril dernier. Une grève dans les transports en commun toulousains qui n'a rien à voir avec les retraites mais avec les augmentations de salaires.
Le métro pourrait finalement circuler à Toulouse le 18 avril
"Ce mardi, nous avons eu une grève historique assure Franck Delpérier du syndicat de la Fédération Nationale des Conducteurs Routiers, l'un des 4 syndicats qui appelaient à cesser le travail. En effet, les cadres sont très attachés à la clause de sauvegarde qui prévoit une indexation des salaires sur l'inflation. Ils ont fait grève et le métro n'a pas circulé. Du coup, les conducteurs et autres personnels de Tisséo ont beaucoup suivi."
Il faut 12 personnes pour que les 2 lignes de métro circulent en toute sécurité à Toulouse. Douze emplois à haute responsabilité. Mardi dernier, plusieurs d'entre eux ont suivi le mouvement de grève et donc pour la première fois, le métro n'a pas circulé. Une situation rarissime qui "n'est pas sûre de se reproduire", indique une source syndicale.
Pas de nouvelles négociations avant la grève du 18 avril
Mardi prochain, à défaut de bloquer le métro, l'intersyndicale a prévu de s'inviter au Capitole mardi à 11h. "On prévoit une rencontre avec le maire et on demande aux salariés de venir nous soutenir pour que le maire nous reçoive. Si on arrive nombreux, il devrait nous entendre." Franck Delpérier comme les autres collègues syndicalistes sont déterminés à aller jusqu'au bout.
L'an dernier, ils ont obtenu + 1% lors de la négociation annuelle obligatoire (NAO) 2022 et + 4,92% au premier janvier 2023 pour rattraper le taux d'inflation qui a été de 5,92%. Tous les ans, la question de la clause de sauvegarde (indexation des salaires sur l'inflation) obtenue en 2008 se pose. En 2022 la direction a décidé de l'appliquer. Mais pas pour 2023.
Cette année, la direction propose + 2,8% au premier juillet 2023 et + 1% en janvier 2024 si l'inflation dépasse les 5%. Les syndicats demandent + 7% et le maintien de la clause de sauvegarde.
"Une proposition normale et raisonnable" pour la direction
Pour le président de Tisséo Voyageurs Serge Jop, "ce qui a été proposé par le DG de Tisséo Thierry Wischnewski, était normal et raisonnable. Si notre proposition avait été signée par les syndicats, nous aurions une augmentation de plus de 10% en 2 ans. Je comprends le travail des syndicats mais j’en appelle à la raison de chacun. Tisséo a toujours pris en compte les demandes d’amélioration des conditions de travail. Chacun a un rôle important pour rester performant. Je suis convaincu qu’il faut aller vers l’apaisement. C'est une période difficile pour tous."
Et Serge Jop de rappeler que sur les 3 dernières années, les salariés ont obtenu une augmentation de salaires de 12,6% alors que l'inflation sur la même période à été de 7,3%.
Les syndicats avaient jusqu'au vendredi 7 avril à 12h pour signer. Désormais les négociations sont closes selon la direction.