Ce vendredi 12 mars, le chef de l'Etat et sa ministre des Armées étaient au CNES de Toulouse pour aborder l'avancée de la recherche spatiale. Mais dans la rue, certains Toulousains ont voulu l'interpeller sur d'autres sujets d'actualité.
Après la guerre sanitaire, la guerre des étoiles. La France se doit de disposer d'une force de défense dans l'espace, selon les ambitions du gouvernement.
Pour cela, Emmanuel Macron et Florence Parly, chef et ministre des Armées, se sont rendus ce matin du 12 mars au Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) à Toulouse.
Si les puissances mondiales restent en paix sur Terre, les actes hostiles ou belliqueux sont bien présents au-dessus de l'atmosphère. La volonté du gouvernement est donc de développer ses capacités de défense et de réponse en cas d'attaque ennemie.
Une guerre des étoiles plus proche d'un James Bond
En 2017, un satellite russe s'est approché dangereusement du satellite militaire franco-italien Athena-Fidus. Une menace prise très au sérieux par l'Armée française qui a créé le nouveau Commandement de l'Espace.
Inauguré le 8 septembre 2019, ce service interarmées - désormais basé à Toulouse - dépend du chef d'état-major de l'Armée de l'air. Son but est de "disposer d’une défense spatiale renforcée", et d'une autonomie stratégique spatiale. La France entend pouvoir répondre à de potentielles menaces et protéger ses intérêts militaires et civils.
Dans ce cadre, le CNES de Toulouse vient de réaliser son premier exercice militaire spatial. Nommé AsterX, cette opération a été présentée à Emmanuel Macron et Florence Parly
#AsterX2021 Lancement du premier exercice spatial au @CNES.
— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) March 10, 2021
Piloté par le Commandement de l’espace de l’armée de l’Air et de l’Espace, cet exercice tactique et opératif d’entraînement aux opérations spatiales militaires prépare les combattants spatiaux.
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Le nom d'AsterX fait davantage référence au premier satellite français qu'au héros de bande dessiné. Cet exercie étudie plusieurs scénarios comme la réaction aux tentatives d'approche ou d'espionnage satellite, ou encore la menace des débris spatiaux qui polluent la zone d'activité des satellites.
Appuyer la recherche
Au-delà d'une approche strictement militaire, le président de la République veut appuyer les efforts de recherche vers les technologies spatiales, dont le site toulousain abrite l'un des sites les plus en pointe.
Lors de sa visite, le chef de l'Etat a rencontré les équipes de SuperCam au French Operations Center for Science and Exploration (FOCSE). Ce dernier est l'un des partenaire de la NASA sur l'opération Mars 2020.
"Véritable « couteau suisse » de la mission, SuperCam réunit cinq techniques de mesures destinées à étudier la géologie de Mars et aider à la sélection des échantillons que collectera le rover Perseverance" précise le CNES.
D'autres chercheurs souhaitent le même soutien
Cependant, de nombreuses personnes se sont rassemblées à l'annonce de la venue d'Emmanuel Macron à Toulouse. Réunies autour du métro Paul Sabatier, la centaine de protestataires ont dénoncé la casse sociale due aux délocalisations ou le manque de moyens pour la recherche publique.
À l'appel de plusieurs syndicats, les manifestants ont dénoncé la manière d'orienter les efforts de recherche en France. "La recherche publique comme la recherche universitaire n'ont plus les moyens de fonctionner dans le cadre d'un service public", interpelle Patrick Bermudes, de la CGT - Fédération enseignement supérieur et recherche. "Tout est fait pour discréditer le service public et tout est fait pour orienter vers le privé" rajoute-t-il.
Le président de la République n'aura pas pris le temps de répondre à leurs inquiétudes. Il s'est ensuite rendu dans l'Aude à la rencontre du 4e régiment de la Légion étrangère, basé à Saint-Gaudéric.
Emmanuel Macron reviendra en Occitanie ce lundi 15 mars. Cette fois à Montauban pour le 26e sommet franco-espagnol en présence du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.