Le service d'hémato-immuno-oncologie pédiatrique du CHU Purpan de Toulouse est en grève. Ils réclament une prime prévue par un texte de 2022 qu'ils n'ont jamais touchée. Une reconnaissance de service de soins critiques, comme c'est le cas dans d'autres secteurs de l'hôpital toulousain.
Depuis le lundi 7 octobre 2024, une partie du personnel du service hémato-immuno-oncologie du CHU de Purpan est en grève. Ils demandent que leur travail soit reconnu comme service de soins critiques, ce que prévoit un texte de 2022.
Reconnaissance de l'unité comme service de soins critiques
Le service hémato-oncologie comprend une cinquantaine de personnes. Beaucoup d'infirmières, puéricultrices ou encore psychologues, assistantes sociales, diététiciennes, éducatrices et autres kinésithérapeutes. Alors qu'un texte législatif prévoit le classement de certaines unités comme service de soins critiques avec la prime qui va avec, ce n'est pas le cas pour elles. "Ça permet pour les soignants, mais aussi tout le personnel pluridisciplinaire qui intervient dans le service, de toucher une prime de 100€/mois et d'avoir de nouveaux professionnels dans le service, reconnaît Jusine Seuzaret, infirmière puéricultrice dans le service. On pourrait par exemple avoir droit à un orthophoniste dans notre service."
Les grévistes demandent donc que cette prime leur soit versée, avec effet rétroactif. Pauline Salingue, secrétaire CGT du CHST de l'hôpital de Purpan : "Nous demandons que cette prime soit appliquée et rétroactive au moment du texte. Il existe une différence de traitement. Par exemple, cette prime est bien appliquée pour ce même service, mais pour les adultes. Dans d'autres unités, elle n'est appliquée que partiellement. Nous sommes en train de recenser tout ça."
Une nouvelle action est d'ores et déjà prévue au CHU lundi prochain 14 octobre 2024.
Un décret de 2022 prévoit le versement de cette prime
Le décret n° 2022-19 du 10 janvier 2022 crée une prime d'exercice en soins critiques au sein de la fonction publique hospitalière, une prime d'un montant de 118 euros brut par mois. Elle est versée à un certain nombre de soignants exerçant au sein des services de soins critiques des établissements de santé. Cette prime a notamment vocation à reconnaître la spécificité de l'exercice au sein des différentes structures composant les soins critiques. Le texte prévoit que les infirmiers et les cadres de santé puissent la toucher.
En novembre 2022, le ministre de la santé et de la prévention annonce l'extension du bénéfice de cette prime à tous les professionnels soignants exerçant dans des services de soins critiques, incluant les aides-soignants, les auxiliaires de puéricultures, les infirmiers spécialisés mais aussi les masseurs-kinésithérapeutes ou encore les psychologues.
Cette prime, d'autres personnels du CHU la touche, mais pas celui de l'hémato-oncologie. Une trentaine de salariés sur les 50 sont régulièrement en grève mais continuent d'assurer les soins. "C'est le service public, donc il y a un service minimum, déclare Amandine Hebras, infirmière puéricultrice. Il y a toujours des soignants auprès des enfants. Notre engagement est total, même en période de grève. On est assignés par l'hôpital si on doit venir travailler."
La direction de l'hôpital affirme avoir déposé cette année en avril une demande auprès de l'ARS, et qu'une réponse est attendue d'ici la fin octobre.
Avec Geoffrey Berg.