Un protocole d'accord a été signé pour permettre la mise en place d'un vol direct entre l'aéroport de Toulouse-Blagnac et Zhengzhou (5 millions d'habitants) dès avril 2019, opérée par XL Airways. Toulouse futur hub vers l'Asie ?
A compter d'avril 2019, il devrait être plus facile de voyager entre la Chine et Toulouse. Une ligne directe, à raison de deux vols par semaine, devrait être opérée par la compagnie XL Airways entre Toulouse-Blagnac et la mégapole de Zhengzhou, ce qui permettrait d'accéder à la Chine depuis Toulouse sans escale dans les grands aéroports européens comme Paris-Roissy, Frankfort ou Londres.
Une déclaration d'intention
Un accord (précisément une "déclaration d'intention") a été signé courant janvier lors d'un déplacement en Chine d'une délégation toulousaine, conduite par Sylvie Rouillon-Valdiguié (vice présidente de Toulouse-Métropole en charge du tourisme et vice-présidente de l'agence d'attractivité), Catherine Gay, directrice du développement de l'aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB) et des représentants de l'actionnaire chinois d'ATB et de la compagnie XL Airways. Cet accord a été signé avec leur homologues chinois.Les actionnaires chinois d'ATB à la manoeuvre
Mais pour quelles raisons, l'Aéroport de Toulouse-Blagnac se tourne-t-il ainsi vers la Chine ? Il y a évidemment des arguments objectifs : un attrait économique et touristique avec une région du monde à forte démographie et à l'économie florissante.Mais il existe un autre argument non-négligeable : depuis la vente d'une part des actions de l'Etat dans la société Aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB), c'est un consortium d'actionnaires chinois qui dirige l'aéroport toulousain. Et depuis leur arrivée à Toulouse, ils n'ont de cesse de développer l'aéroport notamment en ouvrant des lignes à l'international. La Chine est évidemment une cible de choix.
La crainte d'un hub vers l'Asie
L'ouverture prévue en avril 2019 d'une première ligne directe vers la Chine depuis Blagnac (opérée d'avril à octobre sur un Airbus A330 de 330 places d'XL Airways) ne serait donc qu'un premier pas vers un développement de la plateforme aéroportuaire vers l'Asie.Et c'est bien ce que craignent les opposants à la privatisation de l'aéroport et les riverains. Ces derniers se demandent si, pas à pas, Toulouse-Blagnac ne va pas devenir une plateforme vers l'Asie, les grands aéroports européens étant désormais surchargés. Et qui dit vols internationaux supplémentaires, dit aussi nuisances sonores et pollution en plus.
Selon les uns ou les autres, cette annonce est donc soit une bonne nouvelle en matière de tourisme et de développement économique pour Toulouse, soit une mauvaise nouvelle pour la qualité de vie dans les zones d'exposition à la gène sonore dans les phases d'atterrissage et de décollage.