Magistrat toulousain détaché à Djibouti, Bernard Borrel avait été retrouvé mort le 19 octobre 1995. Son corps était en partie carbonisé, en contrebas d'un ravin. La thèse du suicide avait d'abord été évoquée. Sa veuve, magistrate à Toulouse, se bat depuis pour qu'éclate la vérité.
Vingt ans après sa mort, le mystère place toujours dans l'affaire du juge Borrel...
Le 19 octobre 1995 à Djibouti, Elisabeth Borrel, elle-même magistrat, apprend le suicide de son mari Bernard, qui se serait immolé par le feu dans le désert.
Âgé de 40 ans, le magistrat toulousain, ancien substitut du procureur de Montauban, était détaché comme conseiller du garde des Sceaux de Djibouti, lequel souhaitait rénover l'appareil judiciaire du pays.
Rapidement, sa veuve découvre des éléments troublants. Et on lui fait savoir que Bernard Borrel détenait des documents compromettants.
A la demande d'Elisabeth Borrel, le parquet de Toulouse ouvre une information le 5 décembre 1995. Le Quai d'Orsay et l'ambassade de France à Djibouti bloquent les pièces du dossier. Mais le suicide ne paraît plus possible.
Cette affaire africaine est embarrassante pour le quai d'Orsay, Bernard Borrel avait eu connaissance d'un certain nombre d'affaires.
En 2011, on apprend que l'armée française savait depuis le début que le juge Borrel avait été assassiné. Elisabeth Borrel demande à nouveau que tous les documents classés secret défense relatifs à la mort de son mari soient déclassifiés.
La famille du juge dénonce des "pressions" de Djibouti.
En mars 2014, la juge française en charge de l'enquête a demandé aux ministres de la Défense et de l'Intérieur la déclassification de tous les documents en leur possession sur cette affaire non élucidée à ce jour.