Au total, six enfants d’une crèche de Toulouse (Haute-Garonne) ont été hospitalisés suite à une infection à la bactérie E. coli. Alors que la structure rouvre ses portes ce 22 novembre 2023, les syndicats dénoncent le mutisme de la mairie, gestionnaire de la crèche.
« On a eu très peur mais aujourd’hui on revient à la crèche rassurés », résume Ntchi, maman d’un petit garçon de 2 ans, à l’entrée de la crèche des Minimes à Toulouse. Son fils n’a pas été infecté par la bactérie E. coli, mais six de ses petits camarades ont été hospitalisés suite à des diarrhées importantes liées à cette bactérie. A ce jour, trois d’entre eux sont toujours à l’hôpital. Leur état clinique s’améliore progressivement et l’un des enfants devrait sortir en fin de semaine, selon l’ARS.
Obligation de se laver les mains à l'entrée
Après être restée fermée du 13 au 21 novembre inclus, la crèche municipale rouvre donc aujourd’hui, après un nettoyage approfondi et avec un protocole renforcé. En plus de la présence de médecins et l'obligation de se laver les mains à l’entrée, « le retour dans l'établissement des enfants et agents reste conditionné à un résultat négatif de dépistage d’E. coli producteurs de shigatoxines, afin d’éviter un nouveau foyer de contamination », détaille l’ARS.
"On a été plutôt bien informé par mails au fil de la crise, raconte Clémence, maman d’un petit garçon de 2 ans et demi qui n’a pas été touché. Mais on n’a pas eu connaissance tout de suite de la gravité des cas, ajoute la jeune femme, également médecin. De mon point de vue, l'équipe de la crèche a fait ce qu'il fallait." Une cellule psychologique a été mise en place pour le personnel et les familles.
Une affaire révélée par la presse 15 jours après les faits
Du côté des syndicats d’agents de la mairie cependant, on regrette le manque de communication sur cette affaire, qui pour rappel, a commencé le 10 novembre dernier, et on se questionne également sur la raison de ce mutisme. "A ce jour, nous n’avons été ni informés, ni saisis par la mairie de Toulouse. Les seules informations que nous avons viennent des remontées des camarades ou de la presse", déplore Philippe Girard, en charge de la petite enfance pour le Syndicat Sud, section mairie de Toulouse.
"Le silence de la collectivité n’est pas sain, il laisse place à la rumeur et aux fausses informations. Pour les 18 agents qui travaillent dans cette structure, nous demandons plus de communication, et la réunion d’une formation spécialisée en santé et sécurité au travail le plus vite possible", ajoute Philippe Girard.
Pour l’heure, l’origine de la contamination n’est pas connue. Selon la mairie de Toulouse, les premiers résultats d’analyses ont mis hors de cause l'alimentation des tout-petits. Des prélèvements ont été effectués sur différentes surfaces où des germes retrouvés sont analysés pour déterminer s'ils sont à l’origine des maux des enfants.