Insolite. Halle de la Machine : quand François Delarozière se fait tirer le portrait par des robots

On connaissait déjà les grosses mécaniques de la Halle de la Machine à Toulouse. Voilà-t-il pas que des petits robots se sont installés pour tirer le portrait des visiteurs jusqu'au 31 mars 2023. Lui-même dessinateur et directeur de ce lieu emblématique, François Delarozière a bien voulu voir à quoi ressemblait son portrait robot.

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Une lampe cabossée, un stylo Bic bien fixé, un pupitre d'écolier et 3 robots conçus par Patrick Tresset. L'univers est planté au sein même de la Halle de la Machine à Toulouse. Le visiteur rentre dans ce monde technique, fascinant, insolite et artistique.

Le dessin comme un spectacle

Patrick Tresset s'amuse, comme un enfant jamais lassé. Le créateur a installé ses 3 robots au milieu du minotaure et autres araignées géantes. L'heure est encore aux réglages en ce début de jeudi après-midi. Mais dans quelques heures, tout sera fin prêt. Sur les pupitres d'écoliers, les gribouillis vont pouvoir commencer.

L'artiste belge faisait de la peinture. "Oui, mais j'avais de moins en moins envie. Je voulais aller jusqu'à la feuille blanche et essayer de me remplacer !" Mission accomplie. Il a conçu et fabriqué lui même ces 3 robots. Un même programme, mais des caractéristiques différentes. Les machines ont leur "caractère" : une plus nerveuse, l'autre posée. En face d'eux, un quidam volontaire, plongé au cœur du spectacle, comme les spectateurs.

"Il y a beaucoup de jeu entre la conception très maîtrisée des machines et le côté aléatoire du dessin qui nous échappe complètement. Tout est fait pour que le déroulement du dessin soit intéressant avec ces 3 machines qui travaillent, qui observent le modèle. C'est un vrai spectacle". 

De l'autre côté, François Delarozière reste stoïque pour ne pas perturber les machines.

Il ne voit rien des dessins. "Il ne faut surtout pas chercher le résultat. Comme moi, Patrick Tresset est fasciné par les machines et leurs mouvements. C'est intéressant d’être observé par une machine et de se laisser porter par des mouvements de calme, de jeu entre nous et les machines et de les voir évoluer. Quoi qu’il en soit, on est surpris. On ne s’attend pas à une performance. On n'est pas dans l’hyperréalisme, mais dans ce que la fragilité du robot peut nous apporter."

Sous l'œil amusé de l'inventeur des robots, Patrick Tresset, les premiers traits se tracent.

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François Delarozière, le directeur de la Halle de la Machine, se fait tirer le portrait par des robots conçus par Patrick Tresset. ©Benoit Roux / FTV

Une expérience humaine

Patrick Tresset est le "prestigieux invité" de la nouvelle exposition de la Halle de la Machine "Dans les cartons".

Une expo composée des dessins artistiques et techniques de François Delarozière, lui qui a imaginé le Minotaure de Toulouse, le Dragon de Calais et tout un bestiaire mécanique où l'humain pointe toujours son museau.

Avec Patrick Tresset, ils se sont rencontrés au nord du Mexique pour une conférence. Si le Minotaure n'avait pas encore pris vie sous les traits de François Delarozière, l'artiste belge avait déjà conçu les premières versions du robot. Il était encore chercheur en arts informatiques et technologie dans une université à Londres. "Il y a eu d'abord une rencontre humaine et un intérêt mutuel pour les machines, reconnaît François. Beaucoup d’analogies et de croisements. Les approches sont différentes, mais la machine et son mouvement sont là."

La technologie est sérieuse, mais le résultat surtout ludique. Les deux créateurs ont su garder leur âme d'enfant. Mine de rien, le robot roule sa bille Bic, le portrait se dessine sur la feuille Canson comme un vrai dessin. La caméra du robot est surtout fixée sur l'œuvre. Mais de temps en temps, elle se relève pour observer son modèle, quelques secondes. De traits verticaux au départ, le robot façonne son portrait en boucles successives.

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"Portrait robot" du directeur de la Halle de la Machine dessiné par des machines. ©Benoit Roux / FTV

Les machines de Patrick Tresset

Les visiteurs de la Halle de la Machine assisteront à une première à Toulouse. Mais les machines de Patrick Tresset et leurs œuvres se sont illustrées un peu partout. Au centre Georges Pompidou (Beaubourg) ou au Grand Palais en France, mais aussi aux quatre coins du monde dès 2011, sauf en Afrique. Certains dessins sont même exposés dans certains musées (Chine, Suisse), mais pas en France.

Après une conférence de Patrick Tresset, ce vendredi 17 février, pour présenter ses machines, des portraits de visiteurs pourront être réalisés jusqu'au 31 mars. Sachez que les robots sont programmés pour 20 minutes, signature de l'œuvre comprise comme un vrai artiste ! 

Mes robots dessinent comme je le faisais au début avec mes mains. J'aime beaucoup le travail sensible fait avec des machines. En ça, François Delarozière a été une source d'inspiration. Il y a de la poésie dans nos machines. 

Patrick Tresset, concepteur des robots qui dessinent

Le résultat est toujours surprenant, car le modèle ne voit absolument rien avant la fin. Mais pour lui, ces machines qui bougent et qui dessinent sont un vrai spectacle. A l'arrivée, François Delarozière est séduit. Tel Van Gogh, son portrait a été amputé d'une oreille mais le modèle, les robots et son concepteur se seront bien amusés.

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INSOLITE. François Delarozière se fait tirer le portrait par des robots à la Halle de la Machine ©Benoit Roux

Alors, si vous aussi, vous avez envie de découvrir l'univers créatif de Patrick Tresset et l'humanité des machines, un détour s'impose.

L'artiste belge travaille sur des machines à peindre pour une expo en Allemagne dans les prochains mois. Ça tombe bien, de nouvelles machines sorties de l'imagination de François Delarozière sont visibles lors de cette expo. Dont une fameuse catapulte qui projette des éponges sur une grande toile pour des œuvres aussi étonnantes qu'éphémères. 

Quand l'art prend des traits d'humour, il faut prendre le temps de faire une pose.

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