Après Lyon et Tours, le premier simulateur de vol Airbus A320 a ouvert au public à Toulouse au début de l'été. 30 minutes de vol en conditions réelles, à 10 minutes de l'aéroport de Toulouse Blagnac.
D'extérieur, rien ne suggère le cockpit. Trois salles alignées. "Simulateur de vol" inscrit de manière sommaire sur deux portes. Cette simplicité me rassure. Pierre, qui sera mon copilote ouvre la porte. La pression monte. Pas celle qu'on sent pendant le vol mais celle d'avant. La vraie, le stress.
Ce n'est pas que je suis une grande habituée de l'avion mais petite, quand les détournements d'avions ne voulaient encore rien dire au commun des mortels, je me souviens avoir été accueillie deux, trois fois dans un cockpit.
Le pilote : un homme aussi impressionnant que rassurant, serein, me faisait la démo : "Alors tu vois, celui là, il sert à sortir le train d'atterrissage".
Devant ces milliers de boutons, aujourd'hui, je suis un peu perdue. Pendant 20 minutes, Pierre, commandant de vol professionnel, m'explique tout en détail. "Là c'est pour armer les toboggans. Là, pour allumer les réacteurs, là c'est pour démarrer. Là...". Heu... Stop. Mon cerveau est disponible mais il ne faut pas exagérer.
Histoire de le titiller un peu, je lui lance :
En fait, le pilote ne fait pas grand chose à part appuyer sur tous ces boutons"
Ca n'a pas l'air de lui plaire. Il me met au défi. On s'envole.
Nous sommes donc à l'aéroport de Blagnac. Piste 2. J'aurais pu choisir parmi 24.000 aéroports du monde entier mais je fais honneur à la ville d'Airbus. L'A320 est un moyen courrier qui vole maximum 5 heures d'affilée donc je ne peux pas m'envoler pour Mexico. Pas aujourd'hui en tout cas. Je choisis Marseille.
La durée de vol étant en temps réel, les formules proposées sont :
- Découverte : 40 minutes de vol, d'où vous voulez. En gros, vous avez le temps de décoller, d'observer les paysages (vous remettre de vos émotions), et de commencer la descente.
- Expert : 2 heures de vol. Vous êtes le commandant de bord et volez d'une ville à une autre en temps et conditions réelles, guidé par le système de GPS pour avion, affrontant toutes les perturbations climatiques possibles et inimaginables.
A 3.000 noeuds d'altitude, avec un écran à 180 degrés, le rendu est bluffant. Presque trop pour ceux qui ont tendance à être malade en voiture, comme moi. Seul petit bémol : aucune vibration. Mais l'expérience coûterait jusqu'à 5 fois plus cher. On s'en passe facilement.
Après une demi-heure de vol il est temps de redescendre. "Les passagers auraient déjà vomi au moins 3 fois avec toi" me préviens Pierre, histoire que je me concentre un peu plus. Je crois que lui non plus ne se sent pas bien.
Un peu trop pressée d'atterrir, je m'emballe, confonds deux boutons et là, la fin est tragique : je me plante... Pas sûre que vous auriez mieux fait. Pour tester : AviaSim, à Beauzelle
EN VIDEO / Le reportage de Sirine Tijani et Fred Desse