Le leader du Parti de gauche à Toulouse, avec ses 5,1 % au premier tour, a annoncé ne pas donner de consigne de vote pour le second tour des municipales à Toulouse, en absence d'accord avec Pierre Cohen.
Le candidat de la liste "Toulouse, place au peuple", Jean-Christophe Sellin a annoncé ce mardi matin ne pas donner de consigne de vote pour le second tour, après le refus de Pierre Cohen trouver un accord de fusion avec sa liste, qui regroupe les membres non-communistes du Front de Gauche.
Une rencontre "courtoise" mais infructueuse
Jean-Christophe Sellin a indiqué que la rencontre avec Pierre Cohen et son directeur de campagne s'était déroulée de manière courtoise mais que "l'accord technique" qu'il avait proposé au maire sortant en absence de toute possibilité d'accord politique avait été repoussé par le candidat socialiste et qu'aucune proposition ne lui avait été faite. Sa liste ayant obtenu 5,1 % des voix, Jean-Christophe Sellin estime qu'il représente 12 % de la gauche au soir du premier tour. La liste "Toulouse, Place au peuple !" demandait donc 4 à 6 élus."Qu'il se débrouille !"
Jean-Christophe Sellin indique que "la gauche n'est pas majoritaire sans nous à Toulouse et nous ne donnons aucune consigne de vote ce qui est inédit et historique". Ajoutant : "Si Pierre Cohen veut aller chercher les électeurs du Front de Gauche, qu'il se débrouille !". Pour Jean-Christophe Sellin, "Pierre Cohen est aveugle vis à vis de la politique du gouvernement et sourd par rapport à la réalité électorale"."L'entière responsabilité" à Pierre Cohen
Pour Myriam Martin, colistière de Jean-Christophe Sellin et ancienne porte-parole du NPA, "c'est Pierre Cohen qui endossera l'entière responsabilité d'un échec de la gauche dimanche soir", parce qu'il "n'a pas respecté la démocratie et nos électeurs".Le secret sur le vote "personnel" du candidat
Interrogé sur sa propre attitude dans l'isoloir dimanche prochain, Jean-Christophe Sellin a indiqué qu'il savait ce qu'il allait faire mais qu'il refusait de le dire. Même démarche de ses deux principaux colistiers, Myriam Martin et Dominique Liot. Et les représentant de la liste d'insister : "Nos électeurs sont libres", mais pour prendre une image rugbystique "on ne s'essuie pas les crampons sur nous !"La position des autres candidats :
Plusieurs autres candidats du premier tour ont fait connaître leur position ce mardi :- Serge Laroze (FN) et ses 8,15 % n'appelle à voter pour personne.
- Ahmed Chouki (Toulouse en marche !) qui a réalisé 1,67 % a annoncé, lui aussi, ne pas donner de consigne de vote.
- Sandra Torremocha (Lutte ouvrière), avec 0,63 % ne soutient aucun candidat et appelle à ne pas voter ou à voter blanc.
- Christine de Veyrac (centre droit, 2,45 %) ne donne pas de consigne de vote.
- Elisabeth Belaubre (Rassemblement citoyen, 2,42 %) attend toujours les réponses des deux candidats sur les propositions qu’elle leur a soumises.
- Jean-Pierre Plancade (indépendant, en congé du PRG, 2,12 %) n’a pas encore fait connaître sa position.
Pierre Cohen : "Moi j'appelle ses électeurs à nous rejoindre"
Interrogé par France 3 après l'annonce de Jean-Christophe Sellin, le candidat PS Pierre Cohen a dit : "Moi j'appelle ses électeurs à nous rejoindre". Il indique que "l'accord technique" était impossible : "On ne peut pas prendre 5 ou 6 places sur la liste et après avoir été élu, ne pas être solidaires de la majorité".Le maire sortant est sévère sur les propositions de Jean-Christophe Sellin, notamment la gratuité des transports jugée "pas crédible" et qui serait "une véritable dégradation du service public".
Pour lui, la politique menée par son équipe est "une vraie politique de gauche" qui doit séduire les électeurs de Jean-Christophe Sellin du premier tour avec notamment un engagement de faire repasser la gestion de l'eau en régie directe "pendant le mandat à venir", ou encore "une vraie politique éducative et de logement social" alors que selon Pierre Cohen, avec Jean-Luc Moudenc "on reprend pour 20 ans de Véolia (NDLR : gestionnaire privé de l'eau) et on aura la privatisation des transports en commun".