Dimitri Pavadé est médaillé d’argent aux Jeux paralympiques de Tokyo en saut en longueur. En cette année olympique, il va à la rencontre de collégiens près de Toulouse pour les sensibiliser à ce sport de haut niveau.
Amputé à l'âge de 18 ans, Dimitri Pavadé est un prodige de l’athlétisme. En 2021, il bat son record personnel aux Jeux Paralympiques de Tokyo avec un saut de 7,39 mètres et offre à la France une médaille d’argent.
Découvrir le sport après l’amputation
Le Réunionnais ne s’était jamais intéressé au sport avant son accident. À 18 ans, il est renversé par un chariot élévateur de 18 tonnes qui lui roule sur la jambe. Malgré l’intervention des médecins, la gangrène s’installe et impose l’amputation.
Quelques années plus tard, Dimitri Pavadé suit une formation de prothésiste en métropole. Il est embauché à Toulouse et son patron lui propose de l’inscrire à l’athlétisme, lui fournissant la prothèse nécessaire. Il est alors âgé de 27 ans. “Si je suis là aujourd’hui, c’est parce qu’on m’a mis dans le sport”, raconte-t-il. “Je n’y serais pas allé naturellement.” La passion arrive alors et tout s'enchaîne : il devient vice-champion du monde, recordman de France du saut en hauteur en 2019 (7,25 mètres) et se sélectionne pour les Jeux paralympiques.
Depuis 2020, le jeune homme est athlète professionnel. En plus de sa médaille aux jeux, il a terminé 2e aux championnats d’Europe.
Sensibiliser au handisport
Avec son équipe, il rencontre des collégiens pour partager son histoire. “La vie n’est pas terminée juste parce qu’il y a une partie de vous qui est partie”, insiste Dimitri Pavadé. “Aujourd’hui, je me rends compte que je suis une autre personne, une personne beaucoup plus forte parce que j’ai eu ce handicap. Sans cet accident, sans l’aide de Lagarrigue, je ne serai pas qui je suis aujourd’hui.”
Au fil des échanges, il partage son quotidien d’athlète de haut niveau, mais aussi toute la logistique et la performance technique qui lui permet de battre ces records. “Je viens leur faire prendre conscience que le handisport, c’est du sport de haut niveau, c’est de la performance comme pour les valides”, explique l’athlète. “C’est juste un aménagement d’appareils pour pouvoir pratiquer ce sport de haut niveau.”
Pour aider à la prise de conscience, Dimitri Pavadé invite les jeunes de Plaisance-du-Touch près de Toulouse, à se mettre dans ses pas, en essayant des appareils. “C’est bizarre, je ne peux pas bouger la jambe, je n’ai pas trop d’équilibre”, témoigne Maïssa, une élève. “C’est très compliqué, je pensais que c’était plus simple.” Mais c’est surtout ce parcours de vie hors du commun que retiennent les collégiens. “Tout le monde peut être ce qu’il veut, qu’il ait un handicap ou pas, il peut garder espoir”, se réjouit Daria, l’une d’entre eux.
Des médailles et un savoir-faire technique
Dimitri Pavadé est venu accompagné de son orthoprothésiste. Ce dernier joue un rôle essentiel dans les performances sportives de l’athlète. “Le moindre degré de gagné, c'est une plus grande foulée”, explique Nicolas Ottmann, du groupe Lagarrigue. “Et avec un peu plus de 50 cm dans le saut, juste en travaillant les découpes, c’est énorme !”
L'athlète portera la flamme olympique à Avignon en juin prochain. Les Jeux paralympiques de Paris auront lieu du 28 août au 8 septembre.
Écrit avec Sandra Wachlewicz.