Ils sont venus de nombreux hôpitaux de la région et appartiennent à tous les corps de métiers de la santé. Plus d'un millier de médecins, aides-soignants, infirmiers et étudiants ont manifesté ce jeudi à Toulouse comme un peu partout en France, pour réclamer davantage de moyens pour l'hôpital.
En blouses blanches, bleues ou vertes, ils sont près d'un millier à prendre le départ de la manifestation toulousaine, ce jeudi après-midi à Saint-Cyprien. Des infirmiers, des anesthésistes, des médecins... Tous mobilisés pour dire leur ras-le-bol et réclamer enfin de vrais moyens pour l'hôpital en cette journée nationale d'action.
"Montrons par tous les moyens à notre disposition, notre détermination au gouvernement", c'est le mot d'ordre de cette journée "hôpital mort" menée partout en France alors que les grèves n'en finissent pas dans les hôpitaux et que les soignants, service après service, disent depuis plusieurs mois maintenant leur épuisement face au manque de moyens.Ils réclament désormais des "mesures d'urgence" au gouvernement. La ministre de la santé, Agnès Buzyn a promis fin octobre un "plan de soutien" qui mettra l'accent sur "un meilleur investissement courant" et "la revalorisation des salaires, notamment en début de carrière". Mais elle a déjà échoué par deux fois à sortir de ce conflit qui s'enlise et gagne tous les hôpitaux de France. Ni la prime mensuelle de 100 euros versée depuis juillet, ni le plan de "refondation" annoncé en septembre n'ont suffi à apaiser les tensions.
En plein examen du budget 2020 de la Sécurité sociale au Sénat, les débats se polarisent sur la hausse des dépenses de santé, pour l'heure limitée à 2,1% à l'hôpital, quand les grévistes réclament le double. "Des discussions sont en cours" sur le sujet, mais "elles nécessitent des arbitrages difficiles", a reconnu Mme Buzyn. En face, le ministère de l'Economie a déjà fait savoir qu'une reprise, même partielle, de la dette colossale des hôpitaux publics (30 milliards d'euros) "n'est pas une option envisagée".
Emmanuel Macron promet des "décisions fortes"
Emmanuel Macron a promis de répondre par des "décisions fortes" la semaine prochaine. "Nous devons (...) assumer d'investir plus fortement que nous avions envisagé de la faire", a affirmé le chef de l'État, assurant avoir "entendu la colère et l'indignation" du personnel soignant, lors d'un déplacement à Epernay (Marne).Un plan "conséquent" et des "décisions fortes" seront annoncés mercredi par le Premier ministre Édouard Philippe, qui en détaillera "le montant, l'ampleur, les modalités techniques et le calendrier", a précisé le président de la République.
Voyez le reportage de Nathalie Fournis et Eric Foissac :