Justice : l'assassinat d'un Toulousain au Maroc toujours pas élucidé 4 ans après le drame

Pascal Foltran, un restaurateur toulousain installé au Maroc a trouvé la mort en 2018 suite à une violente agression dans sa villa à Marrakech. 4 ans plus tard, l'enquête est au point mort. L'avocat de la famille de la victime estime que ce meurtre a vraisemblablement été commandité.

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Qui a bien pu assassiner Pascal Foltran en février 2018 dans sa villa de Marrakech ? Le mystère demeure 4 ans après la mort du restaurateur toulousain. L'enquête n'a pas progressé.

Une sauvage agression

Dans la nuit du 17 au 18 février 2018, un inconnu s'introduit dans la maison de Pascal Foltran, alors installée comme restaurateur à Marrakech (Maroc) depuis 14 ans dans le quartier chic de Gueliz.

Le couple est en train de dormir. L'individu assène à Pascal Foltran plusieurs coups de pioche dans le crâne. L’attaque est si violente que la partie en métal de l’outil se désolidarise du manche. Pascal Foltran est inconscient. Il meurt 13 jours plus tard au CHU Purpan à Toulouse.

Son épouse Mary et sa petite fille sont épargnées. L'intrus repart sans avoir emporté quoi que ce soit.

4 ans sans enquête

Maître Jean-Lou Lévi ne décolère pas. Depuis le décès de Pascal Foltran l'enquête n'a pas progressé d'un iota : "C'est incompréhensible, nous confie-t-il. La police a l'ADN, les empreintes digitales, et même un portrait-robot de l'assassin présumé. La police marocaine fait normalement preuve d'une efficacité redoutable. Je m'étonne qu'elle n'ait pas encore confondu le coupable." D'autant que ces éléments correspondraient à ceux d'un autre crime non élucidé, le viol d'une touriste française.

"J'en veux beaucoup au juge d'instruction qui ne fait pas son travail, nous explique Maître Lévi. Il nous a reçus en juin. Il n'a manifesté aucune empathie vis-à-vis du père de la victime et il n'a manifestement aucune volonté d'avancer sur l'enquête."

Un meurtre commandité ?

Pour retrouver le coupable, tous les mendiants de Marrakech ont subi des tests ADN, soit plusieurs centaines de personnes. Mais aucun d'entre eux ne correspondait aux traces retrouvées sur le lieu du meurtre. "Si ça avait été le meurtre d'un rôdeur, il aurait volé des objets, emporté l'argent que la femme de Pascal Foltran lui a donné, mais rien de tout ça, explique Maître Levi. Pour moi, c'est commandité. Par qui et pourquoi ? Je ne sais pas."

Car dans cette affaire, d'autres éléments restent flous. Le portrait-robot de la police n'a pas été reconnu par la femme de Pascal Foltran, ni par la victime de viol. L'auteur des faits pourrait être protégé.

Relancer le dossier

Maître Lévi veut aujourd'hui médiatiser l'affaire pour relancer le dossier : "Mon client, le père de la victime a plus de 80 ans. Il est fatigué d'être régulièrement convoqué à Marrakech pour ne rien apprendre de neuf. Il a besoin de connaître la vérité. La femme de Pascal Foltran aussi."

En juin dernier, Maître Lévi a rencontré le procureur général du Roi, qui a promis de reprendre l'affaire de zéro. Il a aussi demandé à avoir accès aux pièces de la police scientifique. Quant au juge d'instruction marocain, qui n'aurait pas enquêté, il reste saisi de l'affaire, mais Maître Lévi n'exclut pas de présenter contre lui une requête en récusation.

La famille et son avocat ont été convoqués le 20 septembre 2022 pour une nouvelle audience avec le juge d'instruction à Marrakech.

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