Victime d'une erreur médicale, un Toulousain doit désormais vivre avec une capacité respiratoire réduite. En 2018, il a subi une ablation d'une bonne partie d'un de ses poumons pour un cancer dont il n'était pas atteint. Le dossier est entre les mains d'un juge d'instruction.
Quatre année très difficiles, c'est ce que vient de vivre un Toulousain après avoir subi l'ablation d'une grosse partie d'un de ses poumons pour un cancer qu'il n'a pas contracté. Le juge d'instruction a été saisi.
Opéré pour rien
En 2018, cet homme est victime d'une infection pulmonaire. Une biopsie est prescrite. Cinq jours plus tard, le résultat tombe : on lui annonce qu'il souffre d’un cancer du poumon. Le 12 mars 2018, il est opéré à la clinique des Cèdres à Cornebarrieu.
Lorsqu'il revoit son chirurgien un mois plus tard, quelque chose cloche. Celui-ci lui annonce qu'il ne souffre finalement pas d'un cancer et que l'on lui a enlevé 2 bouts de poumon pour rien. Les analyses réalisées sur les tissus prélevés sont sans appel.
"Mon client a tout simplement été victime d'une erreur médicale" nous affirme son avocat Me Laurent De Caunes.
Erreur médicale
Le patient floué se tourne alors vers l’office national d’indemnisation des accidents médicaux. Mais lors de la première expertise, les médecins comprennent l’origine de l'erreur. Le prélèvement cancéreux qui lui a été attribué n'était pas le sien. Le laboratoire de Montauban, qui a réalisé les analyses, a échangé son échantillon avec celui d’une femme, elle, vraiment malade. Une analyse ADN a même démontré l’erreur, selon nos confères de la Dépêche du Midi.
"Nous ne savons même pas ce que cette femme est devenue" précise maître De Caunes.
Le patient toulousain, décide de porter plainte contre X en 2021.
Une plainte classée sans suite
La plainte est déposée le 30 juillet 2021. Maître De Caunes n'a aucun retour. "En fait quand j'ai appelé le tribunal pour avoir des nouvelles, nous confie l'avocat, j'ai appris que la plainte avait été classée sans suite 10 jours après son dépôt. Et tout cela sans aucune enquête. C'est sidérant."
Heureusement la loi permet aujourd'hui de saisir directement un juge d'instruction : "La procédure est en train de se mettre en place, explique Laurent De Caunes. Le juge est saisi de notre affaire depuis le 28 avril 2022".
En parallèle de la plainte au pénal, une procédure au civil a été engagée.
Evaluer le préjudice subi
Car depuis 4 ans, la victime toulousaine vit avec un sacré handicap. Tout cela pour une banale infection pulmonaire. À désormais 65 ans, l'homme vit un enfer. Essoufflé dès le moindre effort, il a perdu une bonne partie de sa capacité pulmonaire. "Ils m'ont volé ma vieillesse", répète-t-il à son avocat.
"Nous avons demandé une expertise", nous explique Me De Caunes. Il s'agit aussi d'évaluer le préjudice subi. Des propositions d'indemnisation nous sont déjà parvenues, mais nous les jugeons insuffisantes. L'expertise nous permettra d'obtenir une indemnisation plus raisonnable".
Quant à la victime, elle apprend à vivre avec cette erreur médicale. L'homme poursuivra son combat jusqu'au bout pour qu'aucun autre patient n'ait à subir l'horreur des 4 dernières années qu'il vient de vivre.