10 jours après une fusillade dans leur quartier, les habitants de Guilhermy organisent une marche citoyenne contre l’insécurité. Ils réclament des infrastructures pour accueillir les nombreux nouveaux arrivants.
Le rendez-vous est donné devant l’école du quartier. Ce samedi 9 décembre, une cinquantaine de personnes participe à une marche citoyenne contre l’insécurité croissante du quartier Guilhermy à Toulouse.
Le nouveau visage de Guilhermy
À Guilhermy, les immeubles poussent comme des champignons. Situé près de Saint-Simon, le quartier accueille désormais de nouveaux habitants venus de quartiers sensibles réaménagés.
Autrefois très calmes, les rues sont aujourd’hui le terrain de trafics de drogue et de faits divers. Il y a dix jours, des coups de feu ont été tirés sur un parking, à deux pas de l’école.
Une marche contre l’insécurité et pour plus d’infrastructures
En réaction, les habitants organisent ce samedi une marche citoyenne contre l’insécurité. Tous disent aimer leur quartier mais ne plus s’y sentir en sécurité.
Dominique est l’une d’entre eux. Elle est venue s’installer ici avec sa fille il y a un an et demi. “Ça fait quelque temps que je soupçonne des choses dans le quartier qui sont plus ou moins légales.”, raconte-t-elle. “Pour l’instant ce n’est pas encore trop grave mais si on laisse faire les choses, ça sera de plus en plus grave et je ne le veux pas. J'ai ma fille à l'école ici, je vois plein de familles avec des enfants qui viennent ici trouver le calme donc ce n'est pas pour qu'ici ça devienne le bazar.”
Reda fait lui aussi partie des 50 manifestants à braver la pluie. Malgré l’installation récente de caméras de sécurité, la délinquance est toujours présente. “J’ai été victime 3 fois de vandalisme sur mon véhicule”, dénonce-t-il. “L’insécurité est permanente alors que c’est un bon quartier. C’est très important pour moi de savoir que mon fils est en sécurité.”
Des infrastructures insuffisantes
Pour ses habitants, le quartier Guilhermy souffre d’un manque criant d’infrastructures. Le nombre de nouveaux venus a explosé, mais les services publics ou d’accompagnement n'ont pas suivi. “Nous n’avons pas de centre social, pas de bibliothèque, c’est le néant, zéro”, alerte Marie-Christine, membre du collectif “Guilhermouv”. “Il n’y a eu aucune anticipation quant à la venue d’un nombre important de nouvelles personnes dans le quartier. Rien de l’ordre du social, de permanences d’assistantes sociales, de Pôle emploi ou de soutien scolaire, tout cela est inexistant.”
Un constat partagé par le député LFI François Piquemal, venu participer à la marche citoyenne. “Ce serait bien de mettre des moyens humains dans la police du quotidien mais aussi dans la prévention”, insiste-t-il. “Des habitants me disaient qu'il n'y avait rien pour les jeunes. Qu'est-ce que l'on met en place pour eux pour qu'ils aient des activités pour les accueillir ? Qu'est-ce que l'on met en place en termes de services publics ?"
Avec les habitant·e·s des quartiers de Guilhermy et st Simon à #Toulouse. Tout le monde a le droit à la protection, quel que soit son quartier.
— François Piquemal (@FraPiquemal) December 9, 2023
La politique de M. Moudenc en matière sécuritaire est comme celle de son ami M. Sarkozy : à côté de la plaque et inefficace.… pic.twitter.com/5Al0uRgsEx
Les habitants ont écrit leurs doléances. Elles seront remises à la maire de quartier Nina Ochoa qui n'a pas participé à la marche. Un cri d’alarme d’habitants et de politiques pour que Guilhermy ne devienne pas un nouveau Mirail.