Des coups de feu dans la nuit du 25 au 26 novembre 2023 ont été tirés à Guilhermy à l'ouest de Toulouse en Haute-Garonne. Un retour de la violence liée au trafic de drogue qui inquiète les habitants du quartier.
Deux impacts de balles sur la façade d'une résidence. Les traces de coups de feu qui ont retenti dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 novembre 2023 sont encore bien visibles sur ce parking de Guilhermy, proche de la base de la Ramée à l'ouest de Toulouse, en Haute-Garonne.
Ces tirs n'ont causé aucun blessé. Mais le retour de la violence sur cet ancien point de deal de drogue, ne rassure pas les habitants du quartier.
"C'est quand même fort de café qu'on soit obligé de se planquer le soir, il y a des gens qui peuvent sortir du travail ou d'animations et vous vous retrouvez sous le feu croisé de personnes mal intentionnées", s'inquiète après d'une équipe de France 3 Occitanie, Marie-Christine Martignac, habitante du quartier, membre du collectif "Guilhermouv". "On a déjà eu quand même cet été des feux d'artifice ici avec des mortiers et qui ont atterri chez les gens."
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Contre ce sentiment d'insécurité grandissant, un collectif d'habitants prépare un rassemblement, le 9 décembre prochain. Le mobile et l'auteur de ces coups de feu ne sont pas encore connus. Mais ils font écho à ce que connaît le quartier d'Empalot, à quelques kilomètres de là, depuis le début de l'année. Deux personnes sont mortes, et une dizaine de fusillades, liées au trafic de drogue.
"Le dernier tir, c'était à côté de l'école maternelle. Ça fait flipper !" témoignait auprès de France 3 Occitanie une des habitantes d'Empalot.
La police réclame plus de fermeté dans les décisions de justice
En France, les homicides ou tentatives d'homicides liés au trafic de drogue ont grimpé de 57%, cette année. Toulouse, et l'ex-région Midi-Pyrénées n'y échappent pas. Pour le syndicat de police Alliance, il faudrait plus de fermeté dans les décisions de justice.
"La police, c'est difficile pour nous, on a l'impression de vider l'océan à la petite cuillère. Effectivement, on interpelle des vendeurs, des acheteurs, on démantèle des réseaux. Mais un réseau démantelé, bien souvent quelques jours après, il est remplacé par un autre", soupire Grégory Hemous, secrétaire départemental adjoint Alliance Police, confiant son sentiment d'impuissance.