L'Organisation mondiale de la Santé, basée à Genève en Suisse, tire la sonnette d'alarme. Deux personnes ont été testées positives aux États-Unis, après l'infection de troupeaux. Ce qui inquiète beaucoup l'OMS, qui craint une propagation de la souche H5N1 à de nouvelles espèces.
Et si l'épidémie de grippe aviaire se transmettait désormais entre humains... Cette éventualité inquiète beaucoup l'Organisation mondiale de la Santé qui s'appuie sur la situation observée aux États-Unis. Ce jeudi 18 avril 2024, l'OMS a tiré la sonnette d'alarme.
Répandu dans les élevages de volaille, le virus H5N1 a été détecté, vendredi 12 avril, dans 24 fermes de vaches laitières à travers tout le pays. Un "saut" d'une espèce à l'autre de cette épidémie qui ravive l'inquiétude d'une transmission possible à l'homme. En clair, que le virus s'adapte et mute.
Le salarié d'une exploitation laitière au Texas a développé une forme légère de cette grippe aviaire. Les spécialistes surveillent la situation de près, même si aucun cas de transmission entre humains n'a été observé pour l'instant.
Car le H5N1 fait aussi des victimes humaines. Le taux de mortalité est très élevé. Entre le début de l'année 2003 et le 25 mars 2024, l'OMS a enregistré un total de 888 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 décès.
En France, l'École nationale vétérinaire de Toulouse est au cœur de la lutte contre la grippe aviaire. Cette institution fait partie d'un plan d'action gouvernemental sur l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Et elle s'est beaucoup investie dans les campagnes de vaccination qui ont touché les élevages de canards.
Pour le professeur Michel Guérin, spécialiste en pathologie aviaire et qui travaille à l'EVNT, il ne faut pas faire l'amalgame entre les différentes souches. "On sait depuis des années que le virus H5 peut affecter l'homme. Mais cela reste très rare, par rapport aux millions de personnes qui ont été exposées. Mais ce sont des cas très graves, avec une mortalité de 50%. Et surtout, cette souche circule en Asie du Sud-Est", explique ce spécialiste.
Virus différents
"Mais ce virus n'a rien à voir avec les virus qui circulent en Europe depuis plusieurs années et qui circulent actuellement aux États-Unis et qui infectent les bovins. Ce sont deux souches différentes, il faut donc rester prudent et ne pas faire de confusion" rappelle Michel Guérin.
L'OMS a-t-elle eu raison d'alerter alors l'opinion publique sur la dangerosité de ce virus pour l'homme ? "C'est toujours bien de rappeler la base de la prévention qui est la surveillance. Et de limiter au maximum que ce virus se propage" rappelle-t-il.
Et cela passe aussi par la vaccination. Les résultats en Occitanie sont probants. Depuis la mise en place de campagne massive l'année dernière, le virus ne circule plus dans les élevages de canards. Même si la prudence reste de mise.