La construction de la future halle de "La Machine" a débuté à Toulouse

Les travaux de construction de l'immense halle qui va accueillir "le conservatoire des mécaniques", autrement dit les engins de la compagnie de spectacles de rue "La Machine" de François Delarozière, ont débuté au bord de l'ancienne piste de Montaudran à Toulouse.

C'est pour l'instant un squelette d'acier de près de 20 mètres de hauteur. La "halle du conservatoire des mécaniques" est en cours de construction depuis quelques jours à Toulouse sur le site de Montaudran, près de l'ancienne piste de l'aéropostale. Ce hall doit accueillir les créations de La Machine, la compagnie de spectacles de rue de François Delarozière.

Une vive polémique

Le chantier a démarré en toute discrétion, même si l'édifice, par son ampleur, ne peut pas vraiment passer inaperçu. Il faut dire que la décision de Toulouse Métropole et de son président Pierre Cohen de faire revenir à Toulouse la compagnie partie il y a quelques années dans les bagages de "Royal de Luxe" (même si un atelier de La Machine est installé à Tournefeuille) avait suscité des protestations :

• l'opposition par la voix de Jean-Luc Moudenc, ancien maire et candidat UMP aux municipales de 2014 avait fustigé la subvention pour la création sur le site d'un "Minotaure" géant par François Delarozière d'un coût total de 2,8 millions d'euros dont 2,5 payés par Toulouse Métropole.
• une pétition a également circulé contre la construction près du site historique de l'aéropostale d'un hangar prévu pour abriter des "monstres métalliques (...) qui n'ont rien à voir avec notre histoire", selon l'association "Toulouse Montaudran Mémoire d'Avenir", à l'origine de la pétition. 

Les travaux doit durer 21 mois pour s'achever vers l'été 2015. Selon Toulouse Métropole, ce chantier va fournir 80.000 heures de travail aux entreprises qui y participent. Le coût du chantier est estimé à 12 millions d'euros. 

200 machines de spectacles

A terme, 200 machines de spectacles seront installées sur le site, dont la célèbre araignée articulée de 38 tonnes qui avait fait sensation en 2008 à Liverpool (Angleterre), alors capitale européenne de la culture.
La compagnie créée à Toulouse et exilée à Nantes en 2004 a une renommée mondiale. Pierre Cohen, le maire PS de Toulouse et président de Toulouse Métropole, estime que "La Machine" peut attirer 200.000 personnes supplémentaires chaque année dans la ville et que ce sont autant de consommateurs pour les restaurants, les hôtels, les commerces et de visiteurs pour les musées. 

Une cohabitation possible avec la mémoire de l'aéronautique ?

La construction de la halle de La Machine se fait sur un site qui est en complète réhabilitation : immeubles d'habitation, campus scientifique, lieux culturels comle La Machine et espace "mémoire de l'aéropostale" doivent se cotoyer à terme sur cette immense "prairie" autour de l'ancienne piste (1,8 kilomètre) qui a vu Latécoère, Mermoz, Saint-Exupéry ou Daurat ont donné leurs lettres de noblesse à l'aéropostale et où la compagnie Air France a longtemps été installée. Le site est suffisamment grand pour que tout le monde y trouve sa place. Mais le contexte politique, à l'approche des élections municipales de mars 2014, a rendu ce dossier brûlant.