Linda Gourjade n'avait pas voté la confiance au premier Ministre Manuel Valls le 16 septembre dernier. Aujourd'hui elle est écartée de la commission des affaires sociales, comme 4 autres députés frondeurs.
"La purge des frondeurs passe mal" lance un des frondeurs. Ce mardi 30 septembre, le président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, Bruno Le Roux, a annoncé la mise à l'écart de 5 députés "frondeurs" de la commission des affaires sociales."C’est un cas d’école. Il a pris la décision seul sans concerter les députés concernés, ni le président de l’Assemblée, ni le président du parti, ni la présidente de la commission des affaires sociales" déplore Linda Gourjade, député Tarnaise, désormais ex-responsable de la branche famille au sein de cette commission.
En tout, Bruno Le Roux, le président (PS) de l'Assemblée a procédé à des changements concernant 26 des 289 députés socialistes. Chaque année, la composition des commissions est renouvelée.
Décision unilatérale
D'habitude, les députés émettent des choix en fonction de leurs compétences et de leurs centres d'intérêts. Des préférences étudiées et discutées entre les différents présidents, la plupart du temps respectées.Cette fois, "la sanction a été prise de manière unilatérale, sans même consultation de Jean-Christophe Cambadélis, le président du Parti Socialiste" raconte Linda Gourjade.
J'ai été choquée. Je l'ai pris comme un acte violent. J'ai tout de suite senti que c'était lié à mon abstention" Linda Gourjade
"J’ai reçu un appel téléphonique hier, lundi, à 18 h 30 me faisant part qu’à partir d’aujourd’hui je changeais de commission" poursuit-elle.
"J’ai été choquée, je l’ai pris comme un acte violent. J’ai tout de suite senti que c’était lié à mon abstention" confie la député à France 3 Midi-Pyrénées.
Le 16 septembre dernier, Linda Gourjade, n'avait en effet pas voté la confiance au premier ministre Manuel Valls :Mise au point : c'est 32 abstentions et pas 31. J'ai voté l'abstention. Erreur corrigée. http://t.co/EU7IpVDVTq
— Linda Gourjade (@Linda_Gourjade) 17 Septembre 2014
"Nous [les frondeurs] ne sommes pas favorables à la remise en cause des prestations familiales, comme la prime naissance ou la réduction du congé parental. Donc sortir de la commission des Affaires sociales des parlementaires qui défendent cette position serait une très mauvaise chose", a jugé son collègue Christian Paul.
C'est normal : ils ont franchi une ligne en ne votant pas la confiance". Patrick Mennucci, député PS des Bouches-du-Rhône
De son côté, Catherine Lemorton, présidente de la commission sur les Affaires Sociales et député de Haute-Garonne regrette ces départs imposés. "J'ai besoin des gens politiquement et techniquement forts sur les budgets sociaux et surtout sur la loi Santé qui arrive" a-t-elle insisté auprès de l'AFP
Argument retoqué par la Tarnaise Linda Gourjade qui précise qu'elle n'a pas été exclue du parti et qu'elle n' a par conséquent "aucune sanction à recevoir".
Elle rejoint la commission des affaires étrangères, dans laquelle participe aussi un certain Benoît Hamon, qui affirmait déjà en août dernier n'"être pas loin des frondeurs".
Travail en commission
Tout parlementaire, quelle que soit la commission à laquelle il est désigné, peut continuer à travailler sur les textes qu'il choisit. Ils peuvent notamment :- participer aux débats
- déposer des amendements