La dernière saison du duo Pelly-Mélinand à la tête du Théâtre national de Toulouse

Après bientôt dix ans à la tête du Théâtre national de Toulouse (TNT), les codirecteurs Laurent Pelly et Agathe Mélinand entament leur dernière saison pleine, satisfaits d'avoir "ouvert" cette scène à la "pluridisciplinarité".

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Toulouse se souvient encore de l'arrivée, en 2008, du couple Mélinand-Pelly à la direction bicéphale du TNT. Jetant le conventionnel aux orties, ils décident... de ne pas faire de théâtre. "Quand on est arrivé, on a fait Ce n'est pas du théâtre, une exposition de Pierrick Sorin", un plasticien et vidéaste souvent décapant, se souvient Agathe Mélinand. "On avait installé l'expo dans tout le théâtre. Ca ne s'était jamais fait. C'était une manière de l'ouvrir".
En 14 ans au Centre dramatique national des Alpes (CDNA), à Grenoble, le couple avait déjà montré son éclectisme. Cette empreinte, les codirecteurs l'ont laissée à Toulouse. "Au TNT, on a mêlé des genres différents", dit Pelly, metteur en scène touche-à-tout. "Je crois qu'on a peut-être dynamisé le TNT, à défaut de le dynamiter en dépit de son nom. On a désacralisé les lieux, pour ne plus faire peur. C'est mon idée de la culture: les portes sont ouvertes. Quand les gens me disent je ne vais pas au théâtre car je n'y connais rien, je réponds : ça tombe bien, c'est fait pour toi donc", ajoute Agathe Mélinand.

Une signature : la pluridisciplinarité

"On a donné au TNT notre personnalité qui était celle de la pluridisciplinarité", explique-t-elle. Le TNT présentait ainsi, dès 2012, la danse acrobatique de la compagnie bruxelloise Peeping Tom, alors très peu connue. "On avait beaucoup de mal à remplir la salle, personne ne les connaissait. Mais maintenant..." Cinéma, expos, danse... Le maître-mot a été "l'accessibilité". "Mais sans concession", ajoute aussitôt Agathe Mélinand. Le résultat a été probant: "Ca plaît", dit-elle. Depuis 2008, le taux de fréquentation varie entre 80 et 90%, avec environ 9.000 abonnés. La billetterie et les tournées représentent un tiers du budget. "Ce qui est très bien", précise Agathe Mélinand.

Un répertoire réinventé

Laurent Pelly n'en oublie pas moins qu'un "centre dramatique comme le TNT est là aussi pour que le répertoire reste vivant et ne soit pas poussiéreux".
La nouvelle production, en 2015, de L'Oiseau vert, fable philosophique de l'Italien Carlo Gozzi (1720-1806), avait répondu à cet impératif. Laurent Pelly par sa mise en scène, et Agathe Mélinand par sa nouvelle traduction, en ont fait un spectacle redynamisé, qui a été une réussite. "C'était une pièce qui ne se jouait pas depuis longtemps. Nous l'avons jouée plus de 240 fois, on est allé en tournée jusqu'en Corée", se souvient Laurent Pelly. "On arrive à jouer presque un mois chaque création. C'est exceptionnel", rappelle-t-il, citant notamment Le Songe d'une nuit d'été, de Shakespeare, qui a été un énorme succès en 2014 grâce à son inventivité.

Une dernière saison entière

Les codirecteurs supervisent désormais leur dernière saison entière, celle de 2016-17. La saison 2017-18 sera en partie programmée par la nouvelle direction qui prendra pleinement ses fonctions en janvier 2018. Son nom devrait être connu au printemps prochain. "Nous sommes des passeurs et de passage et je trouve cela très bien de ne pas s'installer", résume Agathe Mélinand. La responsable se dit fière de "laisser un outil en bon état financier", malgré la réduction de 10% des subventions en 2015, qui a contraint à des adaptations.
"On ne peut pas faire la même chose avec moins. On a dû démarrer la saison deux-trois semaines plus tard et supprimer deux spectacles", explique Laurent Pelly. Pour éviter de laisser le théâtre vide, une expo et des lectures occupent les lieux sur le thème opportun de "l'utilité de l'art" : "on voulait marquer le coup par rapport aux baisses de subventions à la culture en France. D'où la question : à quoi sert l'art?", explique Agathe Mélinand. "Mais nous avons voulu éviter le misérabilisme", précise-t-elle tout de suite. "Pelly et moi, on a toujours fait avec ce qu'on nous donne".
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