La Grande-Bretagne a ouvert une enquête criminelle à l'encontre du groupe Airbus, concernant des soupçons de corruption, a indiqué dimanche le "Serious Fraud Office", l'organe britannique chargé de la lutte contre la corruption.
Dans un communiqué, le Serious Fraud Office (SFO) affirme que les "allégations portent sur des irrégularités concernant des consultants tiers".
De son côté, Airbus a confirmé l'information : le SFO "a ouvert une enquête sur des soupçons de fraude, pots-de-vin et corruption dans l'activité de l'aviation civile d'Airbus", indique le groupe Airbus dans un communiqué.
Airbus fait également état des mêmes soupçons du SFO sur des "irrégularités concernant des consultants tiers", sans donner plus de précisions.
Le groupe européen a souligné qu'il entendait "coopérer avec le SFO".
Un porte-parole du SFO a déclaré qu'aucune autre information ne serait rendue publique avant l'aboutissement de l'enquête.
Cette annonce intervient quatre mois après que l'agence britannique de crédit à l'exportation a suspendu les crédits à l'exportation accordés à Airbus. La France et l'Allemagne ont ensuite fait de même.
Airbus est la plus importante compagnie aéronautique commerciale au Royaume-Uni et son bénéfice net s'est envolé de 15% au premier semestre. Son résultat net semestriel a atteint 1,76 milliard d'euros.
La compagnie a dû passer une lourde charge d'un peu plus d'un milliard d'euros à la suite des différents retards et problèmes techniques de l'avion de transport militaire A400M.
Une somme supplémentaire de 385 millions d'euros a également été provisionnée pour le dernier-né de ses avions de ligne, l'A350, confronté aux difficultés de ses sous-traitants. Ces charges sont cependant couvertes par quelque 1,9 milliard d'euros de plus-values réalisées à l'occasion de la création d'Airbus Safran Launchers et de la vente des actions détenues dans Dassault Aviation.
En avril, le groupe Airbus a écrit à ses 15.000 employés au Royaume-Uni pour les mettre en garde contre une sortie de l'Union européenne, à moins de trois mois du référendum sur la question.
"Nous pensons fermement que cela a du sens économiquement de rester dans l'UE, qui a aidé à faire de l'entreprise un succès mondial",
ont écrit plusieurs dirigeants du géant de l'aéronautique et de la défense, dans une lettre adressée au personnel.