La grogne des salariés du CNES qui dénoncent l'abandon d'une partie de la politique spatiale au privé

Les salariés du Centre National d’Etudes Spatiales expriment leur colère. Soutenus par l’intersyndicale, ils s’opposent à la politique spatiale "idéologique" actuelle de la direction et dénoncent "des augmentations salariales dérisoires". Un rassemblement est prévu ce jeudi 14 avril, devant le CNES à 13h30.

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Après une Assemblée Générale qui a mobilisé plus de 300 personnes, les salariés du CNES veulent faire entendre leur colère. L’ensemble des organisations syndicales refuse en bloc la nouvelle politique mise en place par la direction. L’intersyndicale dénonce "des augmentations de salaires dérisoires, très loin de compenser une inflation" ainsi qu’une "politique spatiale idéologique, incohérente, et incapable de répondre aux enjeux actuels".

Une situation qui accentuerait la défiance des salariés envers la direction du CNES, toujours selon les organisations.    

Rejet du COP, "Contrat d’Objectif et de Performances"

Selon les organisations syndicales, le prochain COP a pour objectif de changer  profondément le rôle du CNES et l'écosystème du spatial français "sans que celui-ci puisse réellement influer sur le choix de la réussite et des activités menées".

Un projet qui instaure de nouvelles relations contractuelles avec le secteur privé en contradiction avec les règles de commande publique, selon les salariés.

"En particulier 1,5 milliards d’euros de fonds publics visent à être distribués par la Banque Publique d’investissement à l’écosystème dit des start-up, avec un contrôle extrêmement limité sur l’utilisation de ces fonds et aucune garantie d’utilisation conforme aux intérêts publics".

Damien Desroches, élu à la CGT du CNES à Toulouse, précise l'importance de cette mobilisation avec des salariés très attachés au service public. "Au delà de la défense des salaires, c'est absurde ce qui se passe, tout le monde sait que ce nouveau projet ne marchera pas". Le syndicaliste site une formule d'un salarié qui définit la situation : "arroser le désert et espérer que les licornes poussent, c'est à dire les start-up".

Pour l’intersyndicale, le nouveau COP, qui met en avant la recherche scientifique, ne fait que donner la priorité au secteur privé et à la Défense. Les salariés demandent à la direction le retrait du Contrat d’Objectif et de Performances et la rédaction d’un nouveau projet qui défendrait le rôle du CNES "en tant qu’institution publique technique garante de la politique spatiale du pays".

Salaires, "des augmentations dérisoires" 

Par ailleurs, les organisations syndicales dénoncent et rejettent en bloc les  "augmentations salariales dérisoires" proposées par la direction lors des Négociations Annuelles Obligatoires. Des augmentations "très loin de compenser une inflation grandissante". Les salariés demandent à la direction des augmentations minimales de 5% en 2022. Selon Damien Desroches, "depuis des années les augmentations salariales sont au dessous du niveau de l'inflation".

Pour marquer leur mécontentement et leur opposition, les personnels de CNES de Toulouse et des centres à Kourou et Paris, avec l’ensemble des organisations syndicales appellent à un rassemblement, à 13h30  ce jeudi 14 avril. Les organisations syndicales accepteront d'échanger avec la direction à condition qu'elle accepte d'échanger sur le COP et les salaires, précise Damien Desroches, élu CGT au CNES à Toulouse.

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