La LGV Bordeaux-Toulouse, nouveau front des militants écologistes, les arbres d'un bois sur le tracé du futur chantier occupés par des grimpeurs

Après l'A69, le tracé de la LGV Bordeaux-Toulouse est-il en passe de devenir le nouveau front de contestation des militants écologistes ? Depuis ce vendredi 30 août 2024, des grimpeurs se sont installés dans des platanes à Saint-Jory au nord de Toulouse (Haute-Garonne) là où les arbres pourraient être coupés prochainement.

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Une dizaine de militants du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) et des Amis de la terre se sont installés dans les arbres à Saint-Jory au nord de Toulouse (Haute-Garonne). Alors que des coupes d'arbres ont débuté peu après minuit, ce dimanche 1er septembre 2024, sur le site du tracé de la future l'A 69 qui doit relier Castres à Toulouse, ces "écureuils" entendent protester et empêcher les coupes d'arbre sur ce site, qu'ils jugent "remarquable en termes de biodiversité".

Cette zone boisée de 2,5 hectares est située sur le pont de l'Hers où doit passer la future Ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse.

Dans une vidéo postée sur le groupe Facebook du GNSA, Tom, l'un des grimpeurs, explique que la SNCF prévoit très prochainement d'abattre ces arbres, "potentiellement à partir du 1er septembre".

Pourtant, le GNSA et les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, ont déposé un référé suspension auprès du tribunal administratif. Après deux reports, il devrait être jugé le 16 septembre prochain, soit 15 jours après le début du délai légal de coupe.

Cette requête en justice, déposée cet été, vise à faire annuler l'arrêté préfectoral d'autorisation environnementale des Aménagements ferroviaires au nord de Toulouse (AFNT), daté du 9 février 2024.

Première étape du chantier du GPSO

Ces AFNT constituent la première étape de la construction de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse qui s'inscrit dans le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), qui mettra Toulouse à trois heures de Paris en 2032.

Sur ce site boisé de 2,5 hectares, quatre voies doivent relier Toulouse-Matabiau à la nouvelle ligne du GPSO. Ces travaux d'aménagements doivent aussi permettre de renforcer la circulation des TER, d'augmenter la fréquence des trains avec des passages réguliers toutes les dix minutes aux heures de pointe, la création de nouvelles haltes ou la transformation de gares en pôles multimodaux. L'objectif étant de proposer un RER urbain ou Service Express Régional Métropolitain (SERM) Toulousain.

Gagner du temps

Comme pour l'A69 pour laquelle de multiples procédures sont en cours, les militants écologistes espèrent donc jouer la montre d'ici à la décision de justice du 16 septembre.  

"Le conseil national de protection de la nature dit qu'elle ne comprend pas pourquoi ce bois est choisi alors qu'il n'y a eu aucune recherche d'alternative d'implantation tout en disant que les inventaires présentés par la SNCF sont trompeurs, et que les impacts résiduels du projet seraient vertigineux", argumente Jean Olivier, coprésident des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, interrogé par l'une de nos journalistes. 

Les deux collectifs dénoncent dans un communiqué "un projet qui vise à engraisser des entreprises de béton, pour construire une infrastructure très coûteuse et destructrice de nature" et " faire rouler seulement quelques trains par jour à des tarifs exorbitants et prohibitifs que seuls quelques privilégiés pourront se payer". Ils s'estiment favorables à la rénovation de lignes de trains existantes. 

 Lire aussi : Ligne à grande vitesse : le chantier lancé en grande pompe à Toulouse, la fin de la contestation ?

Pour rappel, le coût total du GPSO est estimé à 14 milliards d'euros : 8 milliards pour Bordeaux-Toulouse, 4 pour Bordeaux-Dax, et un milliard pour chaque chantier d'aménagements ferroviaires de voies et gares, au nord de Toulouse et au sud de Bordeaux.

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